Conquistador espagnol né à Oñate, Espagne, en 1511 – Mort à Barquisimeto, Venezuela, en 1561.
Deuxième enfant d'une famille aisée, Lope de Aguirre ne peut pas prétendre à l'héritage familial et s'engage donc dans l'armée après avoir été dresseur de chevaux à Séville.
C'est en 1534 qu'il s'embarque pour les Indes Occidentales dans une expédition de 250 hommes dirigée par Rodrigo Buran, comptable de Pedro de Heredia, le Gouverneur de la Nouvelle-Andalousie (Colombie et Venezuela).
Après avoir passé du temps aux Antilles, Lope de Aguirre se rend en 1536 au Pérou où il exerce différents métiers, dont le dressage de chevaux. Rapidement, il est connu pour sa violence et sa cruauté.
Il participe au sein des pizarristes aux guerres civiles qui divisent les espagnols après que le pays fut conquis par Francisco Pizarro. En 1538 on le retrouve dans la Bataille de Las Salinas qui opposent les partisans de Diego de Almagro à ceux de Francisco Pizarro.
En 1544, Lope de Aguirre se range du côté de Blasco Núñez Vela, premier vice-roi du Pérou qui le charge de pourchasser ceux qui capturent les indiens pour en faire des esclaves. Lope de Aguirre s'attire alors la haine des conquistadores et Gonzalo Pizarro emprisonne le vice-roi.
Blasco Núñez Vela va réussir à s'échapper et une guerre civile va confronter les deux groupes pendant deux ans. Lope de Aguirre préfère alors fuir vers le Nicaragua avant de revenir à Potosi (ville de l'actuelle Bolivie) en 1551.
Mais Aguirre est arrêté pour avoir violer les lois concernant la protection des Indiens et le juge Francisco de Esquivel le condamne à être fouetté sur la place publique.
Blessé dans son orgueil, Lope de Aguirre traquera le juge pendant plus de trois ans à Quito et à Cuzco, puis le débusque et l'assassine avant de se cacher à Tucuman, en Argentine.
Mais Aguirre ne restera pas longtemps dans l'ombre puisqu'en 1552 il prend part au soulèvement contre le vice-roi Antonio de Mendoza et assassine le Général Hinojosa. Il est alors condamné à mort par contumace.
Il est cependant absout de toutes ses interventions dans de multiples attaques grâce aux services qu’il prêta contre le soulèvement de Hernández Girón. C'est au cours de cette intervention qu'il se blesse au pied droit.
En 1559 il s’enrôle dans une expédition dirigée par Pedro de Ursúa et ordonnée par le Vice-roi du Pérou Andrés Hurtado de Mendoza, dont le but est de trouver le légendaire El Dorado. Il emmènera avec lui sa maîtresse doña Inés de Atienza et sa fille Elvira.
Au total, l'expédition compte 300 soldats espagnols, 500 indiens chargés de porter le matériel et quelques dizaines d'esclaves noirs, tous voyageant sur le fleuve Marañon à bord de deux brigantins et quelques petites embarcations.
L’exploration par le fleuve Amazone est infructueuse. Plusieurs embarcations sont perdues et au milieu de conditions très dures, le malaise se propage entre les expéditionnaires, jusqu’à ce qu’éclate une mutinerie.
Dirigée par Lope de Aguirre, les mutins assassinent Pedro de Ursúa et nomment comme nouveau chef de l’expédition Fernando de Guzmán. Sous l’instigation de Lope de Aguirre qui, refusant l’autorité royale, décide de fonder un royaume indépendant, ils le nommeront "Prince de la Terre Ferme, du Pérou et du Chili".
Le véritable maître de la situation est Lope de Aguirre et non Fernando de Guzmán. En peu de temps il élimine tous ceux qui s’opposent à son autorité, y compris Guzmán et ses fidèles.
A la tête d’un groupe réduit d’hommes, "les marañones", il arrive jusqu’à la côte Atlantique, s’empare d’embarcations et entrepend de se diriger vers le Pérou avec l’intention de conquérir la vice-royauté.
Au mois de juillet 1561 Lope de Aguirre s'empare de l'île Margarita au large du Venezuela et y fait règner la terreur en y tuant une cinquantaine d'habitants. Il envoie une lettre au Roi d'Espagne dans laquelle il l'insulte et signe "le Prince de la Liberté".
Aguirre quitte Margarita dans l'intention de prendre Panama. Durant leur avancée, Lope de Aguirre et ses hommes commettent toutes sortes de violences. Mais en traversant le Venezuela un grand nombre de ses "marañones", à qui les autorités espagnoles promettent le pardon, l’abandonnent.
En arrivant à Barquisimeto il est assiégé par les troupes royales. Il décide alors de tuer sa fille Elvira et quelques uns de ses derniers compagnons.
Quand il s’apprête à se rendre à son tour aux autorités espagnoles, il meurt assassiné par un de ses anciens fidèles qui l'abat avec son arquebuse le 27 octobre 1561.
Son corps sera alors découpé en morceaux et dispersés dans plusieurs villes du Venezuela ou il a semé la terreur. On exposera la tête du fou sanguinaire dans une cage de fer, fixée sur un pilori de la place principale d'El Tocuyo, à 62 kilomètres de Barquisimeto.
De Lope de Aguirre il ne subsitera plus que "le souvenir d'un traître, un des êtres les plus pervers qui soient nés dans ce monde".
Bande annonce du film de Werner Herzog "Aguirre, la colère de Dieu" sorti en salle en 1972, avec Klaus Kinski dans le rôle de Lope de Aguirre. Le film est inspiré des chroniques de Gaspar de Carvajal, un missionnaire dominicain.
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