Histoire du Panama

L'histoire du Panamá a été grandement influencée par la position stratégique de cet isthme étroit qui relie l'Amérique du Nord à l'Amérique du Sud et sépare l'océan Pacifique de l'océan Atlantique. Les Cunas, les Chocos et les Guaymis sont quelques-unes des tribus indigènes qui ont occupé la région. Même si ces civilisations n'étaient pas aussi avancées que celles des Mayas ou des Incas, il se peut qu'elles aient subi l'influence de celles-ci.

L'explorateur Rodrigo de Bastidas débarqua sur le territoire en 1501 lors d'une expédition au cours de laquelle il était accompagné par Juan de la Cosa et Vasco Nuñez de Balboa. Au cour de ce voyage, Rodrigo de Bastidas découvrit les côtes de la Colombie avant de s'aventurer dans l'isthme de Panama.

L'année suivante, Christophe Colomb débarqua au Panama le 10 octobre 1502, dans les provinces actuelles de Bocas del Toro et Veraguas, et revendiqua le territoire au nom de l'Espagne. Le 2 novembre, il découvrit une très belle baie qu'il baptisa Portobelo.

Il faudra attendre l'exploration du Panama par Vasco Nuñez de Balboa pour que la première ville soit fondée en 1510 sur les terres du cacique Cémaco : Santa María la Antigua del Darién. C'est depuis cette ville de Vasco Nuñez de Balboa allait préparer son expédition qui l'amena à découvrir la Mer du Sud le 25 septembre 1513, un immense océan connu de nos jours sous le nom d'Océan Pacifique.

La colonisation de l'isthme du Panama s'accéléra et la ville de Panama fut fondée le 15 août 1519 par Pedro Arias Dávila, plus connu sous le nom de Pedrarias. C'était la première ville espagnole bâtie sur les côtes de l'océan Pacifique. Santa María la Antigua del Darién fut abandonnée en 1524 puis attaquée et brûlée par les indigènes.

En 1529, Alvaro de Saavedra Cerón fut le premier à proposer la construction d'un canal interocéanique traversant l'isthme de Panama. En 1533, Gaspar de Espinosa écrivit au Roi Charles Quint pour lui faire savoir que le Río Chagres pourrait être navigable et que cela serait la route la plus utile du monde. Des explorations furent organisées le long du Río Chagres mais l'idée de percer un canal fut abandonnée.

La ville de Panama joua un rôle très important dans la conquête du Pérou par Francisco Pizarro puisque d'était le point de départ des explorations de la côte Pacifique.

Le Panamá servit de base au transport maritime des minéraux, des métaux précieux et des trésors en provenance du Pérou et acheminés vers l'Espagne par un axe traversant le pays d'un océan à l'autre, de Panamá au port de Nombre de Dios, sur l'Atlantique.

En 1671, la ville de Panama fut attaquée par le pirate anglais Henry Morgan, mais les espagnols évacuèrent les lieux et décidèrent de faire exploser la poudrière, provoquant un grand incendie qui détruisit totalement la cité.
La ville de Panama fut reconstruite en 1673 à 2 kilomètres de l'ancienne cité, au pied de la colline Ancón.

Indépendance du Panama

Dépendant de la vice-royauté du Pérou, le Panamá fut intégré à la Nouvelle-Grenade au début du XVIIe siècle et resta sous la domination espagnole jusqu'en 1821.

Le mouvement d'indépendance commença le 10 novembre 1821 à Villa de Los Santos avec l'appel au soulèvement de Rufina Alfaro. L rébellion gagna rapidement d'autres villes comme Natá, Penonomé, Ocú et Parita. Le 28 novembre ce fut au tour de la ville de Panama de se déclarer indépendante et le 30 novembre 1821 deux navires de guerre espagnols arrivèrent dans la Baie de Panama pour embarquer les dernières troupes espagnoles. Le 4 janvier 1822 un traité de paix fut signé entre le Panama et l'Espagne, les deux nations étant représentées d'un côté par le colonel José de Fábrega et de l'autre les capitaines espagnols José de Villegas et Joaquín de Soroa.

La Nouvelle-Grenade fut alors rattachée à la république de Grande Colombie, créée sous l'égide de Simón Bolívar. En 1826, Bolívar réunit les gouvernements des cinq États de la Grande Colombie, à Panamá, lors du congrès panaméricain, afin de construire avec eux l'unité du continent sud-américain. Il mourut cependant en 1830, avant d'avoir consolidé cette unification.

Le 26 septembre 1830 se produisit la première séparation du Panama de la Colombie suite à l'instabilité du Gouvernement de Joaquín Mosquera, le successeur de Bolívar. Mais le Panama fut réintégré à la Grande Colombie le 11 décembre 1830 après la médiation de Bolívar. Mais le général Fábrega n'était pas d'accord avec cette réintégration et décida de s'en aller à Veraguas, laissant le commandemant au colonel Juan Eligio Alzuru qui se proclama dictateur et déclara le deuxième séparation de la Colombie le 9 juillet 1831. Mais Alzuru fut arrêté et fusillé quelques mois plus tard et le Panama réintégra à la Grande Colombie en décadence puisque le Venezuela et l'Equateur avaient déjà fait sécession.

Le 18 novembre 1840, le Panama se sépara de la Colombie pour la troisième fois en prenant le nom d'Etat de l'Isthme et la première constitution panaméenne fut rédigée. La nouvelle nation fut reconnue par le Costa Rica et les Etats-Unis mais après plusieurs mois de négociation le Panama réintégra la Nouvelle Grenade en 1841.

En 1850, le Général José Domingo Espinar prit la tête de la rébellion du 29 septembre qui se termina par la quatrième séparation du Panama de la Colombie. Mais Obaldía, le Gouverneur de l'Isthme, n'était pas d'accord avec cette séparation et réussit à convaincre les séparatistes d'y renoncer, leur faisant comprendre que le Panama n'était pas encore prêt à assumer son propre destin.

En 1855, les Américains avaient achevé la construction d'une voie ferrée qui traversait le Panamá d'un océan à l'autre. Les Espagnols avaient eu l'idée de construire un canal pour relier les deux océans, mais ce fut un Français, Ferdinand de Lesseps, qui, en 1880, réalisa finalement la première tentative avec la Compagnie universelle du canal interocéanique. Les travaux furent cependant interrompus neuf ans plus tard en raison d'un grave scandale politico-financier qui secoua la IIIème République française.

Entre 1899 et 1902, la Guerre des Mille Jours opposa les libéraux et les conservateurs, transformant l'Isthme en champs de bataille sanglant où mourut une grande partie de la jeuneusse panaméenne.
En janvier 1903 le Traité Herran-Hay fut signé entre les Etats-Unis et la Colombie afin de pouvoir terminer les travaux du Canal de Panama, mais le Sénat colombien refusa de le ratifier en raison d'une clause qui accordait aux Etats-Unis la souveraineté des deux côtés du canal.
En 1903, la Colombie refusa donc aux Etats-Unis le droit d'achever le canal. En réaction, les États-Unis incitèrent le Panamá à se soulever.

Après 17 tentatives de séparations et 4 séparations déclarées, le 3 novembre 1903 une nouvelle rébellion se forma pour l'indépendance du Panama et des troupes américaines furent envoyées pour soutenir le nouveau gouvernement panaméen. Le lendemain, le 4 novembre 1903, le Conseil Municipal de Panama créa la Junte Provisoire du Gouvernement. En février 1904, la Convention Nationale Constituante désigna le Docteur Manuel Amador Guerrero comme premier Président Constitutionnel de la République du Panama.

La République du Panama

Dès le 18 novembre, les droits du canal furent vendus aux États-Unis.
Le canal fut achevé en 1914, et devint un passage obligé pour les bâtiments naviguant entre les océans Atlantique et Pacifique, leur évitant le long, et souvent périlleux, voyage autour du cap Horn, à la pointe de l'Amérique du Sud. Les États-Unis contrôlaient le canal, et la plupart des postes de direction furent confiés à des citoyens américains.

Depuis l'indépendance, acquise en 1903, la vie politique du Panamá a connu des soubresauts, les relations souvent tendues avec le voisin américain en étant un enjeu important.

En 1914, le Président Belisario Porras présenta pour la première fois la question d'un nouveau traité sur le Canal de Panama. En 1936, le Traité Arias-Roosevelt annula le principe d'intervention militaire des Etats-Unis dans les affaires internes du Panama et en 1948 fut créé la Zone Franche de Colón comme une institution autonome de l'état panaméen.
En 1955, le Traité Remón-Eisenhower octroya au Panama de nouveaux avantages économiques avec le paiement d'un loyer pour la gestion du canal.
C'est le 12 octobre 1962 que fut inauguré le Pont des Amériques qui enjambe le Canal de Panama.

En 1968, à la suite d'une série d'élections contestées et de crises constitutionnelles, le général Omar Torrijos, commandant de la garde nationale, s'empara du pouvoir.

À la mort de Torrijos, en 1981, son ministre de la Défense, le général Manuel Antonio Noriega devint de plus en plus influent. En 1988, Eric Arturo Delvalle, devenu président en 1985, essaya de chasser Noriega, lequel, par la suite, destitua Delvalle. Noriega gouverna en tant que chef de l'Assemblée Nationale et décréta l'état d'urgence.

Le régime de Noriega devint de plus en plus répressif et corrompu. Les relations avec les États-Unis se détériorèrent, le président américain, George Bush, appelant en mai 1989 l'armée et le peuple panaméens à renverser Noriega. En octobre 1989, une tentative de coup d'État contre Noriega échoua et le 20 décembre de la même année, les États-Unis envoyèrent des troupes au Panamá (opération "Juste Cause"). Noriega se réfugia dans la nonciature du Vatican, mais il fut extradé aux États-Unis; en 1990, les Américains installèrent au pouvoir Guillermo Endara. Reconnu coupable de trafic de drogue, Noriega fut condamné, en 1992, à purger une peine de prison de quarante ans aux États-Unis.

En 1994, Ernesto Perez Balladares, du Parti révolutionnaire démocratique, est élu président de Panama. Il veut briguer un second mandat en 1999, mais il est désavoué par le peuple lors du référendum du 30 août 1998 et son parti perdra les élections présidentielles de Mai 1999, face à Mireya Moscoso, la veuve de l'ancien caudillo Arnulfo Arias.

Le 31 décembre 1999, la Commission du Canal du Panama cesse d'exister et c'est la République du Panama qui assume enfin l'administration, le fonctionnement et la maintenance du Canal de Panama par l'ACP (Autorité du Canal de Panama). Le Canal de Panama devient donc la propriété inaliénable de la nation, ne pouvant être vendu, cédé ou hypothéqué.

Mais la situation économique se dégrade, accompagnée par la montée du chômage. Mireya Moscoso va perdre les élections de Mai 2004 face au candidat social démocrate Martin Torrijos qui lui succède à la tête de l'Etat.

Les élections présidentielles de 2009 voient la victoire de Ricardo Martinelli, un entrepreneur mllionaire qui l'emporte avec 60,3% des voix contre Balbina Herrera et Guillermo Endara.

Géographie du Panama

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