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Histoire du Venezuela



le fort de CumanaLe territoire de l'actuel Venezuela était à l'origine habité par plusieurs groupes indigènes, comprenant des Caraïbes, des Arawaks et des Cumanagatos.

Christophe Colomb fut le premier explorateur à atteindre cette région le 6 août 1498, lors de son troisième voyage vers le Nouveau Monde. Mais croyant se trouver une fois de plus dans une des nombreuses îles des Caraïbes, il n'y resta pas longtemps.
Ce furent Amerigo Vespucci et Alonso de Ojeda qui allaient organiser la première véritable exploration de ce nouveau territoire en 1499. Au cours de ce voyage ils firent la reconnaissance de l'île de Trinidad, Isla Margarita, la péninsule de Paria, l'île de Curaçao, la péninsule de Paraguana et atteignirent l'entrée du lac de Maracaibo le 24 août 1499. Participant à ce voyage, Juan de la Cosa dessina la première carte des côtes du Venezuela.

La région fut nommée Venezuela (Petite Venise) sans doute en raison des maisons du bord de mer qui étaient construites sur pilotis dans le Golfe de Maracaibo. Cependant, Martín Fernández de Enciso qui voyageait avec Alonso de Ojeda affimait qu'ils avaient rencontré une tribu indienne qui se nommait "Veneçiuela". Un siècle plus tard, le moine Antonio Vázquez de Espinosa expliquera dans un ouvrage que le mot Venezuela voulait dire dans la langue des indigènes "les Grandes Eaux", se référant au lac de Maracaibo.

Découvrant de grandes quantités de perles entre Isla Margarita et la Terre Ferme, les espagnols décidèrent alors de s'implanter dans la région, fondant Nueva Cadiz (Nouvelle Cadix) en 1500 sur l'île de Cubagua.
En 1501, un groupe de moines franciscains décida d'installer une mission sur la Terre Ferme, mission qui allait être à l'origine de la ville de Cumana.
En 1502, Alonso de Ojeda réalisa un autre voyage au Venezuela et le 3 mai de cette année, il fonda la première colonie espagnole sur en Amérique du sud et la baptisa du nom de Santa Cruz. L'emplacement de la colonie de Santa Cruz se trouve près de Bahia Honda au nord de la péninsule de la Guajira, dans l'actuelle Colombie.

En 1511, l'immigration des femmes espagnoles célibataires fut interdites, ce qui favorisa le métissage entre les colons espagnols et les amérindiennes.
Pendant ce temps, la mission de Cumana commença à s'étendre et les moines commencèrent à pacifier la région, s'opposant à la chasse aux esclaves. En juillet 1521, Bartolomé de Las Casas arriva à Cumana et fit construire un fort pour protéger la mission des attaques des indigènes et des chasseurs d'esclaves. Mais en quittant le Venezuela en 1522, l'espagnol Francisco Soto renoua avec le trafic des esclaves, provoquant la colère des indiens qui attaquèrent Cumana et poursuivirent les espagnols jusqu'à l'île de Cubagua. Diego Colon envoya alors Jácome de Castellón à Cubagua pour reprendre l'île aux indiens et assurer la défense de Isla Margarita et Cumana.

Les premiers esclaves Noirs arrivèrent à Cubagua en 1526 et en 1531 l'île comptait un millier d'habitants. Quand les perles se firent plus rares beaucoup de ces habitants décidèrent d'aller à Isla Margarita.
Malgré l'interdiction de l'esclavage des Indiens, les espagnols continuèrent à les chasser mais en 1527 de Gouverneur de Santo Domingo envoya Juan Martín de Ampués au Venezuela pour mettre fin au trafic dans la région. Après avoir lié amitié avec le cacique Manaure, Juan Martín de Ampués fonda la ville de Coro le 26 juillet 1527.

Mais le Mexique était le principal centre d'intérêt des espagnols et la colonisation du Venezuela fut très lente, d'autant plus qu'en 1542 la production de perles fut épuisée, ce qui provoqua l'abandon de Isla Margarita.
En 1561, le Venezuela subit l'arrivée de Lope de Aguirre quui s'empara de Isla Margarita et sema la terreur à Valencia et Barquisimeto avant d'être tué le 27 octobre dans cette dernière ville.

La première colonie d'importance fut celle de Caracas qui fut fondée officiellement par Diego de Losada le 25 juillet 1567 sous le nom de Santiago de León de Caracas.

Au XVIIème siècle, les villes côtières furent fortifiées pour faire face aux attaques des pirates, et en 1637 l'évêché fut transféré de Coro à Caracas. Mais un tremblement de terre au mois de juin 1641 détruisit une grande partie de Caracas et des épidémies de choléra, de peste noire, de rougeole et de grippe firent des ravages parmi la population durant plusieurs années.

Jusqu'à l'établissement du vice-royaume de la Nouvelle-Grenade en 1717, le territoire qui correspond aujourd'hui au territoire vénézuélien fut divisé entre le vice-royaume du Pérou et l'Audiencia de Santo Domingo. Puis, en 1777, le pays fut érigé en capitainerie générale et l'économie de la région se développa, fondée sur les exploitations de café, de cacao, de tabac et de coton, et le commerce de ces produits.


L'indépendance du Venezuela


Signature de l'indépendance du VenezuelaL'histoire de la guerre d'indépendance contre l'Espagne mit en scène deux personnages prédominants : Simón Bolívar et Francisco de Miranda, qui prirent tous les deux la tête des mouvements indépendantistes.
Les premières insurrections commencèrent au début du XIXe siècle et l'indépendance fut officiellement proclamée le 5 juillet 1811, suivie, en 1819, par la proclamation de la fédération de Grande-Colombie (comprenant le Venezuela, l'Équateur, le Panamá et la Colombie). Des années d'affrontements s'ensuivirent avant que les forces armées menées par Bolívar ne remportent la bataille de Carobobo, en 1821.

Les débuts de l'histoire du Venezuela indépendant furent caractérisés par des révolutions et des contre-révolutions. De 1830 à 1848, le pouvoir fut détenu par les conservateurs, avant de devenir une dictature sous la dynastie des Monagas. Le général José Antonio Páez gouverna pendant dix-huit ans, puis, de 1858 à 1870, le Venezuela fut déchiré par une guerre civile.

De 1870 à 1888, Antonio Guzmán Blanco dirigea le pays de manière autoritaire. Sa politique s'orienta vers une laïcisation de l'État et une modernisation de l'économie. Son gouvernement fut suivi de plusieurs dictatures militaires, dont celle de Cipriano Castro. En 1902, celui-ci s'opposa à la Grande-Bretagne et à l'Allemagne, qui bloquèrent les ports vénézuéliens en raison de dettes non remboursées par l'État vénézuélien. Le conflit fut réglé par le tribunal de La Haye, qui trancha en faveur des Européens en 1904; en juillet 1907, le Venezuela s'était acquitté de ses obligations.

L'année suivante, Castro fut déposé par le général Juan Vicente Gómez, qui conserva le pouvoir de 1908 à 1935. Sous son régime débuta l'exploitation des gisements de pétrole, découverts dès 1840, et qui favorisa l'essor économique du pays.

En 1945, après le renversement de la dictature du général Medina Angarita, Rómulo Betancourt, du parti de l'Action démocratique (AD), devint président du Venezuela et instaura un processus démocratique. Une nouvelle constitution, promulguée en 1947, institua le suffrage universel par bulletin secret. Plus tard la même année, après la première élection démocratique du Venezuela, l'écrivain Rómulo Gallegos fut élu président; mais il fut renversé par une révolte de l'armée.

En 1953, Pérez Jiménez dirigea le pays en instaurant une nouvelle dictature. Le 11 avril 1953, après trois mois de délibération, l'Assemblée constituante donna son approbation finale à une nouvelle Constitution, qui fut promulguée le 15 avril. Le pays, qui était appelé officiellement États-Unis du Venezuela depuis 1864, prit alors le nom de République du Venezuela.

En janvier 1958, Pérez Jiménez fut renversé et remplacé par l'ancien président Betancourt, membre de l'AD, qui mena une politique de réformes et de modernisation de l'agriculture et du secteur industriel. Mais il dut faire face à un malaise social qui provoqua des émeutes pendant toute l'année 1961. Celles-ci furent fomentées à la fois par l'opposition d'extrême droite et les révolutionnaires cubains.
En 1964, un autre membre de l'AD, Raúl Leoni, succèda à Bétancourt. Ne disposant pas de la majorité au Congrès, il forma un gouvernement de coalition.

En décembre 1968, Rafael Caldera Rodríguez, le leader du COPEI (Parti social-chrétien), remporta une étroite victoire électorale sur Leoni et fut installé à la tête du pays en mars 1969.

Le Venezuela adhéra à l'OPEP en 1960 et, en 1973, il rejoignit le Pacte andin en pleine croissance.

En 1974, le pouvoir retourna à l'AD, avec Carlos Andrés Pérez. Celui-ci tenta d'améliorer les relations avec les pays voisins du Venezuela mais suivit une ligne de plus en plus indépendante vis-à-vis des États-Unis. Il exprima ouvertement son hostilité envers la dictature du Chili et renoua les relations diplomatiques avec Cuba. Enfin, son programme économique se caractérisa par la nationalisation de l'industrie du fer et de l'acier, en 1975 et de l'industrie pétrolière, en 1976.

L'alternance entre l'AD et les démocrates-chrétiens du COPEI permit un partage du pouvoir entre les deux grands partis. Ainsi, l'élection de 1978 fut remportée par le COPEI et son candidat à la présidence, Luis Herrera Campins.

Les années 1980 se caractérisèrent par une crise économique et le retour de l'AD au pouvoir : Jaime Lusinchi (1984-1989) et de nouveau Carlos Andrés Pérez. En février 1989, l'augmentation brutale des prix à la consommation dans le cadre d'un programme d'austérité et de mesures de rigueur déclencha de vives protestations à Caracas. Ce mécontentement populaire continu vis-à-vis de la politique du gouvernement se concrétisa lors des abstentions massives des élections locales de 1989.

En 1992, deux tentatives de coup d'État militaire furent écrasées, mais le pouvoir demeura fragilisé. Pérez fut suspendu de ses fonctions en mai 1993, après que le Sénat eut décidé de le faire passer en jugement pour détournements et abus de fonds publics.

En décembre 1993, Rafael Caldera fut à nouveau élu à la présidence du pays. Il suspendit les garanties constitutionnelles, dans le but d'enrayer la crise économique et de mettre fin à l'agitation sociale.


La Gauche au pouvoir avec Hugo Chavez


Hugo ChavezEn 1998, deux élections (législatives et présidentielles) se déroulent au Venezuela. Les partis de gauche se réunissent autour de Hugo Chavez, un militaire qui avait dans le passé tenté un coup d'état contre Carlos Andrés Perez en 1992. Hugo Chavez est le fondateur du Movimiento Bolivariano Revolucionario 200, un mouvement d'inspiration socialiste au sein de l'armée.
L'union de la Gauche remporte les élections législatives et Hugo Chavez gagne les élections présidentielles de 1998 avec 56% des voix.

Chavez veut réformer profondément le Venezuela et obtient le soutien de la population pour modifier la constitution.
Après les attentats du 11 septembre 2001, les cours du pétrole s'enflamment et le Venezuela dispose d'une manne financière très importante qui lui permettra de se lancer dans un vaste projet de restructuration sociale et d'aides aux plus démunis.

Cependant, Hugo Chavez doit faire face aux attaques de la droite Vénézuélienne qui demande la démission du président. Chavez reste ferme et, appuyé par une grande partie de la population, il déjoue une tentative d'attentat planifié par les Etats-Unis le 12 avril 2002.

Le 15 août 2004, Hugo Chavez est conforté dans son rôle de président de la république à l'issu d'un référendum qu'il remporte avec près de 60% des voix.
Chavez reçoit également le soutien de plusieurs pays latino-américains tels que Cuba, l'Argentine et le Brésil alors que les tensions augmentent entre le président du Venezuela et celui des Etats-Unis.

Le 30 juin 2005, Hugo Chávez signe un accord pétrolier entre le Venezuela et 13 pays des Caraïbes. D'autres accords sont signés par la suite avec Cuba et avec le Mercosur qui regroupe l'Argentine, le Brésil, le Paraguay et la Bolivie.

Aux élections présidentielles du 3 novembre 2006, Chavez est réélu avec 62,84% des voix face au candidat de l'opposition Manuel Rosales. Lors de la campagne électorale, Hugo Chavez avait proposé à toutes les forces politiques qui soutenaient sa gestion de se réunir au sein d'un même parti : le Parti Socialiste Uni du Venezuela.
Au cours de son nouveau mandat, Chavez nationalise la Compagnie Anonyme Nationale de Téléphones du Venezuela (CANTV), la plus importante du pays. Il nationalise également Electricidad de Caracas qui fournit l'électricité de la capitale.
En 2007, il présente un projet de Réforme Constitutionnelle qui est rejeté par l'Assemblée Nationale.

Entre 2009 et 2011, le Venezuela doit affronter une sérieuse crise énergétique et le Gouvernement décide de restreindre l'usage de l'électricité. Cette crise est due en partie à la sécheresse qui affecte le fonctionnement des centrales hydroélectriques du pays, et aussi en raison de la demande grandissante due à la consommation qui a fortement augmenté ces dernières années. L'opposition accuse alors Chavez de ne pas avoir réalisé les travaux nécessaires pour accompagner cette hausse de la consommation électrique.

Le 7 octobre 2012, Chavez est réélu pour un troisième mandat à la présidence du Venezuela avec 55% des voix face à Hentique Capriles, leader de l'opposition. Mais le 5 mars 2013, Hugo Chavez décède suite d'un cancer et c'est le vice-président Nicolas Maduro qui assure l'intérim jusqu'aux élections du 12 avril qu'il remporte face à Henrique Capriles en recueillant 50,7% des suffrages.

Géographie du Venezuela


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