La deuxième plus grande ville de Cuba fut la cinquième cité fondée sur l'île par les espagnols quand Diego Velázquez de Cuéllar décida au mois de juin 1515 d'installer une colonie au bord d'une baie protégée donnant sur la Mer des Caraïbes.
Capitale de Cuba jusqu'en 1589, Santiago de Cuba a conservé de beaux édifices dans son Centre Historique comme le Castillo de San Pedro de la Roca, une forteresse classée au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'Unesco.
Camp de base pour la conquête de l'île, des Caraïbes et du Mexique, Santiago de Cuba est une ville d'une grande richesse historique avec ses édifices coloniaux le long des ruelles et des places du Centre Historique, la première cathédrale construite à Cuba, la première mine de cuivre à ciel ouvert du continent américain ou le premier musée cubain.
C'est aussi une ville très riche culturellement puisque c'est le berceau de nombreux musiciens et de styles musicaux comme le Bolero ou la Trova, un patrimoine qui fait de Santiago de Cuba une ville joyeuse, une joie qui transparait lors du Carnaval Santiaguero ou pendant la Fiesta del Fuego (la Fête du Feu).
Située entre la baie et les montagnes de la Sierra Maestra, Santiago de Cuba offre également à ses visiteurs de magnifiques paysages et de belles petites plages baignées par les eaux chaudes de la Mer des Caraïbes. A une vingtaine de kilomètres de Santiago on pourra découvrir le Parc Baconao déclaré Réserve Mondiale de la Biosphère par l'Unesco.
C'est aussi le lieu de passage pour se rendre vers la partie la plus orientale de l'île à destination de Baracoa, la première cité fondée par les espagnols à Cuba.
Santiago de Cuba a conservé quelques vestiges de l'époque coloniale comme la première cathédrale construite à Cuba ou le Castillo de San Pedro de la Roca, et des édifices plus récents comme la Basilique de la Virgen de la Caridad del Cobre (la sainte patronne de Cuba), le Théâtre Heredia, la Casa de Diego Velázquez, la Maison du poète José María Heredia, la Bibliothèque Elvira Cape, le Musée Emilio Bacardí Moreau, le Cabaret Tropicana Santiago, la Casa de la Trova ou la fameuse Caserne de la Moncada que Fidel Castro et ses hommes voulaient prendre d'assaut.
Le Parque Céspedes est le coeur de Santiago de Cuba et sans doute un des lieux les plus romantiques de la ville, entouré par de beaux édifices coloniaux ou plus récents comme la Casa de la Trova, l'hôtel Casa Granda avec sa terrasse où les touristes s'assoient pour se rafraîchir, La Maison de la Culture Miguel Matamoros, le Palais Municipal de style néoclassique au nord de la place, construit sur l'emplacement de l'ancien Cabildo où Cortés officiait en tant que premier maire de la cité, juste en face de la cathédrale.
Au centre de la place on découvrira un monument rendant hommage à Carlos Manuel de Céspedes, le premier à avoir commencé la Guerre d'Indépendance contre l'Espagne en 1868 et considéré comme le Père de la Patrie.
Détruite par les flammes à plusieurs occasions, pillée par les pirates, victime des tremblements de terre et des ouragans, la Cathédrale de Santiago de Cuba est l'édifice le plus ancien de la ville.
Bien sûr, l'édifice de style éclectique qui se dresse au sud du Parque Céspedes n'a plus grand chose à voir avec l'Ermitage de Santa Catalina élevé au rang de cathédrale et qui fut construit entre 1522 et 1526, mais il est considéré comme un des joyaux de l'architecture de Santiago de Cuba avec sa belle façade néoclassique agrémentée de détails de l'architecture classique comme ses colones corinthiennes, ses arches et ses deux tours. Sur cette façade on y verra deux sculptures en marbre représentant Bartolomé de las Casas et Christophe Colomb.
En 2012 de grands travaux de restauration ont été entrepris pour redonner à la cathédrale tout son lustre d'antan à l'occasion de la célébration en 2015 des 500 ans de la fondation de Santiago de Cuba.
A l'est de la cathédrale, dans la rue Heredia, on visitera la Maison natale de José María Heredia, le célèbre poète cubain né le 31 décembre 1803. N'ayant vécu que trois ans dans cette maison qui servit ensuite d'hôpital pour esclaves avant d'être abandonée, l'édifice n'avait pour le poète que peu d'intérêt. Mais ce sont ses admirateurs dont José Martí qui ont souhaité à la fin du 19ème siècle de la restaurer pour en faire un centre de diffusion culturel.
Transformée en musée dès le 4 novembre 1889, la Casa Natal José María Heredia propose depuis 1969 des ateliers de poésie et de grands événements y sont organisés comme le Festival de la Culture Caribéenne, des expositions de peintures ou de sculptures, ou des réunions entre artistes nationaux et internationaux.
Non loin de la Casa Natal José María Heredia, dans la rue Pío Rosado, on découvrira le Musée Provincial Emilio Bacardí Moreau abrité dans un bel édifice de style éclectique avec des éléments de décoration néoclassiques et réalisé par Carlos Segrera, un architecte santiagueño à qui la ville doit de nombreux ouvrages.
Le musée porte le nom de son fondateur Emilio Bacardí né le 5 juin 1844 à Santiago de Cuba et maire de la ville. Ancien révolutionnaire, homme politique et écrivain, Emilio Bacardí souhaitait difuser la culture à Santiago et son oeuvre fut poursuivit par son épouse Elvira Cape à la mort de ce dernier le 28 août 1922. Le projet de construction du musée avait été déposé en 1915 mais ce n'est que 28 octobre 1922 que fut posée la première pierre de l'édifice, lequel fut terminé le 20 mai 1928 soit près de 6 ans après la mort de son fondateur.
le Musée Provincial Emilio Bacardí Moreau possède plusieurs salles d'exposition où sont présentés des documents historiques sur les luttes pour l'indépendance de Cuba, mais aussi une momie égyptienne placée à côté de momies venant de Paracas au Pérou.
Le Musée possède également la pinacothèque la plus importante de Cuba avec des peintures couvrant les trois derniers siècles. On y trouvera des oeuvres réalisées par Juan Pantoja de la Cruz, le peintre du roi Ferdinand VII, et par des artistes cubains de renom comme José Joaquín Tejeda Revilla, René Portocarrero, Wifredo Lam ou Amelia Peláez.
A 1,5 kilomètres au nord-est du Parque Céspedes, on ira voir un autre édifice très symbolique de Santiago de Cuba, non pas pour sa valeur architectural mais pour son importance historique : la Caserne de Moncada.
Le Cuartel de Moncada est une caserne militaire dont le début de la construction remonte à 1859 et qui fut utilisée à ses débuts comme prison où étaient placés les insurgés.
Le 17 juillet 1898, le général espagnol Toral qui s'était retranché dans ce qu'on appelait à l'époque la Caserne Reina Mercedes, en l'honneur de l'épouse du roi Alphonse XIII, fut contraint de se rendre lors de l'invasion des troupes américaines à Santiago de Cuba.
Mais l'événement qui allait faire entrer la Caserne de Moncada dans l'histoire c'est l'assaut réalisé le 26 juillet 1953 par Fidel Castro et ses hommes, une attaque qui se termina par un échec mais qui symbolise le début du mouvement révolutionnaire après l'exécution sommaire, la torture et l'emprisonnement de la plupart des rebelles. Suite à cette attaque Fidel Castro est condamné à 15 ans de prison mais il bénéficiera en mai 1955 d'une amnistie et s'exilera au Mexique avec son frère Raúl, pays où il fera la rencontre d'Ernesto Guevara.
A moins de 10 kilomètres au sud-ouest du Parque Céspedes, à côté de l'aéroport et à l'entrée de la Baie de Santiago de Cuba, on découvrira un des plus beaux édifices de la ville : le Château de San Pedro de la Roca.
Connu aussi sous le nom de Castillo del Morro, cette forteresse fut construite entre 1638 et 1700 dans le but de protéger Santiago de Cuba des attaques des pirates et des flibustiers. La forteresse fut dessinée par l'ingénieur militaire italien Juan Bautista Antonelli à la demande du Gouverneur de l'époque Pedro de la Roca y Borjas qui donna son nom cette construction défensive qui surplombe la Mer des Caraïbes d'une hauteur de 70 mètres.
Devenue obsolète au 19ème siècle, la Forteresse San Pedro de la Roca fut le témoin de la bataille navale de Santiago de Cuba le 3 juillet 1898 entre les flottes américaine et espagnole.
La forteresse fut ensuite occupée par l'armée américaine avant d'être laissée à l'abandon durant de nombreuses années, et ce n'est qu'en 1962 qu'on décida de la restaurer. Elle abrite depuis le 23 juillet 1978 le Musée de la Piraterie qui explique aux visiteurs pourquoi la forteresse a été conçue de cette façon.
Situé à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Santiago de Cuba, le Sanctuaire de Nuestra Señora de la Virgen de la Caridad del Cobre se dresse au sommet du Cerro de Maboa, une colline dominant la mine de cuivre à ciel ouvert exploitée par les espagnols dès le début du 16ème siècle.
C'est le 8 septembre 1927 que fut inaugurée cette élégante basilique à laquelle on accède par un grand escalier. Cette église de couleur blanche et ocre abrite une Vierge en or sur un autel de marbre et d'argent massif, la Virgen de la Caridad del Cobre, la Sainte patronne de Cuba qui fait l'objet d'un culte très important avec de nombreux fidèles se rendant à Santiago de Cuba.
Selon la légende, deux frères indigènes, Juan et Rodrigo de Hoyos, accompagnés d'un petit noir de 10 ans, Juan Moreno, cherchaient du sel dans la Baie de Nipe en 1613, et découvrirent la statue de la vierge flottant sur les eaux. Ils ramenèrent cette statue jusqu'à la mine à ciel ouvert et, la population considérant cela comme un miracle, décida de construire une chapelle près de la mine pour la protéger.
Près de la mine on pourra également voir le "Monumento al Cimarrón" (le Monument au Noir marron) en hommage à la rébellion des esclaves noirs de la mine le 24 juillet 1731, 80 ans avant l'abollition de l'esclavage à Cuba.
Autour de Santiago de Cuba et dans la province de Guantánamo, au pied de la Sierra Maestra, on découvrira les vestiges des premières plantations de café dans le sud-est de Cuba.
Ce sont les colons français qui ont importé le café dans l'île de Saint-Domingue à la fin du 18ème siècle, mais suite à l'indépendance de Haïti en 1804 les planteurs se sont déplacés à Cuba.
Ces plantations avec les maisons des planteurs, les quartiers des esclaves, les secteurs réservés au séchage et à la torrefaction des grains, les aqueducs, les viaducs et les citernes nécessaires au travail du café sont intégrés dans de magnifiques paysages qui ont été classés par l'Unesco au Patrimoine Mondial de l'Humanite.
Parmi les 171 plantations installées dans le sud-est de Cuba au 19ème siècle on découvrira La Isabelica, une des plantations les mieux restaurées et située à 26 kilomètres à l'est de Santiago de Cuba, sur la route menant à La Gran Piedra.
Dans ces montagnes de la Sierra Maestra se trouve également le Parc Baconao classé Réserve Mondiale de la Biosphère par l'Unesco, un parc national qui couvre une superficie de 84 600 hectares et où a été reconstituée la Vallée de la Préhistoire avec 227 sculptures de dinosaures et d'animaux préhistoriques grandeur nature.
On y découvrira aussi la Laguna Baconao au bord de laquelle un village Taïno a été reconstitué.
On pourra grimper les 459 marches qui mènent au sommet de La Gran Piedra, une grande roche d'origine volcanique de 63 000 tonnes et qui se trouve à 1 234 mètres d'altitude, offrant un superbe panorama sur les merveilleux paysages de la Sierra Maestra dominée par le Pico Turquino, le point culminant de cuba, à 1 974 mètres au-dessus du niveau de la mer.
Santiago de Cuba enchantera également les amateurs de baignades et d'activités nautiques puisque la ville se situe à proximité de belles plages, même si celles-ci sont moins spectaculaires que les plages du nord de l'île, en particulier celles de l'archipel des Jardins du Roi. Cependant, beaucoup apprécieront les petites plages de Santiago entourées de cocotiers et leurs eaux tranquilles qui facilitent la baignade.
Les plages les plus réputées de Santiago sont celles de Siboney à 14 kilomètres à l'est, et Playa Caletón Blanco située à 31 kilomètres à l'ouest. Mais on trouvera aussi d'autres plages bien situées comme celles de Juraguá, Daiquirí, Bucanero, Berraco, Costa Morena, Sigua, Cazonal, Caletoncito ou Playa del Este toutes ces plages se trouvant sur la route qui borde le Parc National de Baconao, entre Siboney et la Lagune de Baconao.
Avant d'arriver à Playa Caletón Blanco, sur la route qui borde le Parc National de Turquino et la Sierra Maestra, on découvrira d'autres plages comme Playa de Mar Verde et Playa Bueycabón dans une petite anse, et plus à l'ouest on arrivera à Playa Aserradero et Playa El Francés, cette dernière se trouvant à 50 kilomètres de Santiago de Cuba.
A moins de 7 kilomètres du centre ville, l'aéroport international Antonio Maceo est desservi par Cubana de Aviación et Aerocaribbean depuis La Havane, ce qui permet aux voyageurs d'éviter un long voyage en bus ou en train de près de 900 kilomètres.
Cubana de Aviación dessert l'aéroport de Santiago de Cuba depuis La Havane (105 € l'aller simple) et Montréal (408 € l'aller/retour).
Aerocaribbean propose des vols à Santiago au départ de La Havane, Santo Domingo et Port-au-Prince.
Aerogaviota réalise des vols depuis La Havane, Cayo Coco, Holguín et Varadero.
Sunwing propose des vols depuis Varadero et Toronto.
Sunrise Airways réalise des vols au départ de Port-au-Prince.
Au départ de la France, Cubana de Aviación propose des vols au départ de Paris Orly avec une escale à La Havane.
Quant à Blue Panorama Airlines, la compagnie propose des vols depuis Milan avec une escale à La Havane, le vol à destination de Santiago de Cuba étant réalisé par Cubana de Aviación.
Santiago de Cuba est également reliée à La Havane par le bus et le train, et la plupart des touristes feront ce trajet par étapes en s'arrêtant dans une ou plusieurs villes situées sur le trajet, c'est à dire Santa Clara, Sancti Spíritus, Ciego de Avila, Camagüey, Las Tunas, Holguín et Bayamo.
Il faut savoir aussi que le train entre La Havane et Santiago circule tous les deux jours et que la durée du voyage est de 17h35, pour un billet coûtant 50 USD en 2ème classe et 62 USD en 1ère classe.
Le transport public dans les rues de Santiago est assuré par différents modèles de bus dont des bus articulés venant de Chine, des bus articulés Yutong pouvant transporter de nombreux passagers.
Mais comme le nombre de bus est insuffisant car les prix de ces véhicules sont très élevés, on verra aussi circuler dans les rues de Santiago de Cuba des camions aménagés pour transporter des passagers.
Si le prix du billet est très bas pour un touriste étrangers, peu sont ceux qui utilisent ces bus ou ces camions pour des raisons de sécurité (principalement des vols dans les bus bondés). Mais comme les rues de Santiago de Cuba sont parfois très pentues, il est difficilement envisageable de parcourir toute la ville à pied.
Taxis classiques comme ceux de l'entreprise nationale Cubataxi, cocotaxis, mototaxis ou bicitaxis, vous n'aurez que l'embarras du choix pour trouver un mode de locomation sachant que la plupart de ces véhicules n'ont pas de compteur sauf les taxis de Cubataxi.
Il faudra donc négocier le tarif qui sera fixé selon la distance à parcourir et à payer généralement en Peso Convertible.
Si vous prévoyez de découvrir les alentours de Santiago de Cuba, pour vous rendre sur les plages ou vous promener dans les parcs naturels, il peut être intéressant de louer une voiture auprès de Transtur à l'aéroport, au centre ville ou dans plusieurs hôtels importants de la ville. Comptez à partir de 385 CUC pour une semaine de location, 180 CUC pour 3 jours.
Ceux qui doivent rejoindre La Havane directement auront tout intérêt à prendre l'avion, le tarif étant à peine deux fois plus cher que le bus ou le train, permettant ainsi de gagner beaucoup de temps.
Pour visiter la partie la plus orientale de l'île on prendra le bus à destination de Guantánamo et de là on trouvera d'autres bus pour rejoindre Baracoa.
De Santiago de Cuba on pourra également se rendre facilement à Bayamo et Holguín, poursuivre jusqu'à Camagüey et Ciego de Avila pour rejoindre Cayo Coco en passant par Morón.
La plupart de ces trajets seront réalisés par Vía Azul, une compagnie de bus nationale qui propose aux touristes de voyager dans des bus très confortables.
Ville Distance Durée Prix
Baracoa 242 Km 5h00 15 USD
Bayamo 129 Km 2h15 7 USD
Camagüey 335 Km 7h30 18 USD
Ciego de Avila 456 Km 9h15 24 USD
Colón 735 Km 13h30 43 USD
Guantánamo 88 Km 1h45 6 USD
Holguín 142 Km 4h15 11 USD
La Havane 872 Km 16h30 51 USD
Las Tunas 208 Km 5h30 11 USD
Sancti Spíritus 519 Km 10h00 28 USD
Santa Clara 609 Km 11h30 33 USD
Trinidad 586 Km 11h30 33 USD
Varadero 815 Km 14h45 49 USD
Deuxième plus grande ville de Cuba et destination très touristique, Santiago de Cuba possède bien évidemment de nombreux hôtels adaptés à tous les types de budget, les plus chers étant surtout ceux appartenant à de grande chaînes hôtelières espagnoles ou canadiennes qui proposent souvent des établissement sur la plage avec des forfaits tout inclus.
Mais comme partout à Cuba on trouvera des chambres chez l'habitant pour des prix très raisonnables (entre 20 et 35 CUC en moyenne), la meilleure façon d'entrer en contact avec la population cubaine.
En louant une chambre chez l'habitant à Santiago de Cuba vous disposerez d'une chambre avec salle de bains privée et assez souvent un réfrigérateur, et parfois vous aurez même droit à un petit appartement avec cuisine et salon.
Si vous choisissez ce type d'hébergement n'hésitez pas à vous renseigner auprès du propriétaire qui saura vous donner de bons conseils sur la façon de visiter Santiago de Cuba et sa région.
Vous trouverez ci-dessous quelques adresses qui vous permettront de trouver un hôtel ou une chambre chez l'habitant à Santiago de Cuba.