Dans les années 1960 une vague de rythmes en provenance de Cuba fusionnent avec le jazz et va donner naissance à la Salsa, considérée par beaucoup comme la reine des danses latinos.
Comme pour la plupart des musiques d'origine caribéenne, les congas, les bongos et les timbales vont marquer le rythme de la Salsa, accompagnés par d'autres instruments comme des cuivres, le piano et la basse.
Mais si l'essence de la Salsa est afrocubaine, c'est cependant à New York que ce genre musical va réellement prendre sa forme et commencer à se propager dans de monde entier.
Le mot "Salsa" veut dire "Sauce" en espagnol, un terme qui a été adopté pour qualifier ce que représente cette danse qui apporterait de la saveur, de la joie et de la force à la vie.
C'est en 1933 que ce terme a été utilisé pour la première fois à Cuba par le musicien Ignacio Piñeiro dans sa chanson de Son Cubain "Echale salsita" que l'on peut traduire par "Mets-lui un peu de sauce".
Dans les années 1950 le cubain Cheo Marquetti, qui rentrait du Mexique où il avait goûté aux sauces relevées de ce pays, va fonder un groupe qu'il nommera "Conjunto los Salseros". Quelques années plus tard, en 1957, il voyage au Venezuela et une radio de Caracas commence à parler de "Salsa" en faisant référence à la musique cubaine.
Ce n'est pourtant que dans les années 1970 que le mot "Salsa" va être utilisé à New York pour promouvoir ce nouveau genre musical, produit de la fusion des rythmes latinos avec les styles anglo-saxons. L'homme qui est à l'origine de cette dénomination commerciale est Izzy Sanabria, un illustrateur de pochettes de disque de Fania Records qui utilise pour la première fois le mot Salsa en 1973 pour désigner la musique latine.
Mais dire que la Salsa est née à New York n'est pas pour plaire à beaucoup de musiciens cubains comme Machito, célèbre compositeur de Mambo et de Cha Cha Cha, qui affirme que tout ce qu'il a joué entre les années 1930 et 1970 étaient de la Salsa.
Dans les années 1940 et 1950, de nombreux musiciens cubains vont diffuser le Mambo, la Rumba et le Cha Cha Cha dans les salles de spectacles de New York, incorporant peu à peu des éléments de jazz avec l'introduction d'instruments comme le saxophone et les trompettes.
Cette nouvelle forme de musique latine va alors rapidement séduire le public aux Etats-Unis et en Europe, entraînant les musiciens venus de Porto Rico et de République Dominicaine à aller dans le même sens.
A cette époque, les grands noms de la musique afrocubaine sont Benni Moré, Perez Prado, Machito, Tito Rodríguez ou Tito Puente, un portoricain né à New York et qui considère également que la Salsa n'est pas un style musical en soi mais l'ensemble de tout ce qu'il a joué.
Après la victoire de Fidel Castro en 1959 à Cuba, de nombreux musiciens décident de s'installer définitivement à New York, développant un style musical que certains jugent comme une réaction à la Révolution Cubaine.
Dans les années 1960, la musique latine est surtout représentée par des musiciens d'origine américaine comme Ray Barretto ou Eddie Palmieri, mais qui restent très influencés par les rythmes cubains comme le Mambo, le Cha Cha Cha et la Pachanga.
Un autre américain d'origine portoricaine va être considéré comme un des principaux représentants de la Salsa à New York. Il s'agit de Willie Colón qui est né dans le Bronx et qui signe à 17 ans un contrat avec Fania Records, une maison de disques créée en 1964 par le musicien dominicain Johnny Pacheco qui va jouer un grand rôle dans la diffusion de la Salsa.
En 1967, Willie Colón enregistre son premier album "El Malo" et va composer une musique latine influencée par d'autres styles comme la Soul Music, donnant naissance avec d'autres artistes comme Pete Rodríguez ou Pete Terrace au Boogaloo, ultime étape avant l'explosion de la Salsa.
Si New York a joué un grand rôle dans la diffusion de la Salsa, Miami est certainement le deuxième foyer le plus important pour le développement de ce genre musical.
Miami a vu arriver à partir des années 1960 de nombreux cubains opposés au régime de Castro et la Salsa va vite s'imposer dans cette ville comme un symbole de la lutte contre le dictateur.
Ces cubains se sont installés à Miami dans un quartier connu sous le nom de "La Pequeña Habana" traversée par la Calle Ocho qui possède sa propre "Promenade de la célébrité" (Walk of Fame) comme à Hollywood, avec les étoiles représentant les grands artistes cubains exilés comme Celia Cruz, Willy Chirino ou Gloria Estefan.
Depuis 1978 le Festival de la Calle 8, plus connu sous le nom de Carnaval de Miami, est alors rythmé par la Salsa dont la reine incontestée du genre sera Celia Cruz.
Très proche du Mambo, la Salsa est une danse à 8 temps avec 6 temps dansés et 2 temps de pause. Pour faciliter le pas de base on comptera donc "1-2-3", pause, "5-6-7", pause... les pauses correspondant aux temps 4 et 8.
Comme presque toutes les danses latines, la Salsa se danse en miroir, c'est à dire que le mouvement des pieds est inversé pour les deux partenaires.
Au premier temps on avance le pied gauche puis on décolle le pied droit. Au deuxième temps on repose le pied droit puis on ramène son pied gauche en arrière au troisième temps avant de marquer une pause sur le quatrième.
Pour les quatre temps suivants, on inverse le mouvement des pieds. On apprendra ensuite à réaliser le pas croisé en réalisant les mêmes mouvements avec un décalement du pied sur le côté, puis le pas de Rumba et le pas marché pour apporter plus de variétés à la danse.
Afin de mieux comprendre comme se danse la Salsa, regardez attentivement les mouvements des danseurs dans cette vidéo qui vous permettra de vous initier à cette danse très rythmée.
Découvrez ci-dessous une sélection des meilleurs artistes de Salsa et quelques unes de leurs oeuvres les plus connues :
Découvrez ci-dessous le vidéo clip de "La Negra Tiene Tumbao" chanté par Celia Cruz et faisant partie de son 59ème album enregistré en 2001" :