Plus grande commune de France avec une superficie de 18 360 km², la population de Maripasoula atteint cependant à peine les 10 000 habitants. A titre de comparaison, la Région Île-de-France ne couvre que 12 000 km² pour une population de 12 millions d'habitants.
Il faut reconnaître que la notion de commune est un peu différente de celle que l'on connait en France métropolitaine puisque Maripasoula serait plus une division administrative recouvrant une grande partie du quart sud-ouest de la Guyane, ses 10 000 habitants se répartissant dans les différents villages disséminés sur ce territoire.
Au bord du Maroni, Maripasoula est une bourgade récente puisqu'elle fut fondée en 1947 par un créole connu sous le nom de Papachine qui la baptisa Maripa-Soula, ce qui signifie "le saut du palmier Maripa". Transformée en centre administratif en 1950 par le Préfet Robert Vignon, ce dernier deviendra le premier maire de Maripasoula en 1969 quand la bourgade fut élevée au rang de commune.
Peuplée principalement par des Boni (Bushinengués), on découvrira également à Maripasoula des habitants originaires des ethnies amérindiennes, mais aussi des créoles et des étrangers venus du Brésil, du Suriname et d'Haïti.
A une soixantaine de kilomètres de la Montagne Bellevue, le point culminant de la Guyane à 851 mètres d'altitude, Maripasoula est un bourg agréable avec sa population chaleureuse et la beauté de ses paysages tropicaux aux alentours. Contrairement à ce que certains peuvent dire de cette ville, ce n'est pas le Far West à Maripasoula. Certes la commune est fréquentée par des orpailleurs clandestins aux moeurs un peu rudes, mais l'ensemble de la population est généralement très accueillante et toujours prête à faire la fête.
A l'écart du monde, Maripasoula n'est accessible que par avion depuis Cayenne, Saint-Laurent du Maroni, Grand-Santi, et Saül, ou en pirogue en navigant sur la rivière Lawa puis le fleuve Maroni depuis Papaïtchon, Grand-Santi, Apatou, Saint-Jean et Saint-Laurent.
C'est d'ailleurs en pirogue que l'on atteindra les autres villages situés sur le territoire de la commune de Maripasoula.
Le bourg de Maripasoula n'offre pas spécialement de curiosités touristiques mais on y appréciera son ambiance et ce sera pour les voyageurs un camp de base intéressant pour faire de belles promenades dans la forêt tropicale. Maripasoula possède en effet plusieurs hôtels, restaurants et bars très sympathiques, et de nombreux piroguiers vous offriront leurs services pour vos excursions.
A 26 kilomètres au nord de Maripasoula, la commune de Papaichton est peuplée en majorité par l'ethnie Boni (descendants des esclaves noirs de Guyane). Sur les rives de la rivière Lawa, connue aussi sous le nom de Haut Maroni, c'est la capitale des Boni et c'est dans ce village de 4 000 habitants que réside le Gran Man, le chef spirituel de cette ethnie.
Vous pourrez rejoindre Papaichton depuis Maripasoula en voiture ou en pirogue, un voyage de courte durée qui vous permettra d'admirer les magnifiques paysages environnants.
A proximité du Mont Cottica qui culmine à 730 mètres d'altitude, Papaichton est connue pour le site des Abattis Cottica qui présente une biodiversité exceptionnelle le long de la rivière Lawa. Site historiques des Aluku (ou Boni), la rivière est fragmentée à cet endroit en de multiples îles qui abritent une faune très variée. On appréciera le paysage grandiose formé par les nombreuses roches polies par la rivière, et en faisant des randonnées dans la forêt environnante on pourra observer des singes, des paresseux, des pécaris, des tamanoirs, des pumas, des jaguars et de nombreux oiseaux.
C'est en mars 1969 que la commune de Papaichton a été fondée par le Gran Man Tolinga qui en est devenu le premier maire. Suite à sa réception à l'Elysée en 1971 par le Président Pompidou, Emmanuel Tolinga a alors décidé de créer le village de Pompidou Ville entre Kormontibo et Papaichton.
Comme beaucoup de villages guyanais peuplés par une majorité d'indigènes, Papaichton est une commune très agréable pour y séjourner, disposant de restaurants où vous pourrez déguster les spécialités locales et des bars où vous côtoierez la population locale très accueillante.
Au sud de Maripasoula on pourra visiter de petits villages amérindiens comme Antecume Pata peuplé par environ 200 indiens Wayana et situé à deux heures de pirogue de Maripasoula. En arrivant à Antecume Pata c'est le dépaysement total avec cette population indigène qui tente de continuer à vivre selons leurs traditions ancestrales, malgré la présence d'orpailleurs qui polluent les cours d'eau.
L'histoire de ce village est originale puisqu'elle est liée à celle du français originaire de Lyon André Cognat qui a décidé en 1961 de vivre au milieu des Wayana. Adopté par ces derniers sous le nom d'Antecume, il sera à l'origine de la création du village dont il devient le chef de tribu et se mariera en 1973 avec Alasawani avec qui il aura deux enfants, Kulilu et Lanaki. Si André Cognat a contribué à mieux connaître les indiens Wayana, c'est pour faire comprendre les dangers auxquels les amérindiens sont exposés au contact de la civilisation occidentale.
Elahé est moins éloigné de Maripasoula qu'Antecume Pata, sur la rive droite de la rivère Tampoc, et comme ce dernier il est peuplé par les Wayana dont le village s'organise autour du tukusipan traditionnel, c'est à dire un carbet communautaire. Comme à Antecume Pata, les indiens souhaitent préserver leur mode de vie mais l'orpaillage clandestin leur cause de gros problèmes en raison de la pollution des cours d'eau par le mercure. De plus, les enfants du village sont scolarisés à Maripasoula où ils restent toute la semaine, ce qui ne favorise pas la transmission des us et coutumes ancestraux au sein des familles Wayana.
Depuis Elahé on pourra rejoindre le village de Kayodé situé lui aussi sur les bords de la rivière Tampoc et qui abrite une communauté amérindienne composée d'indiens Wayana et Teko. Si comme à Antecume Pata et à Elahé les dégâts causés par l'orpaillage sont conséquents, la forêt tropicale entourant Kayodé est magnifique à voir. Comme à Kayodé, les enfants doivent se rendre à Maripasoula pour aller au collège, ce qui ne contribue pas aux familles amérindiennes de préserver leurs traditions.
Pidima est un village Wayana d'une cinquantaine d'habitants plus difficile d'accès puisqu'il faudra d'abord rejoindre Antecume Pata pour prendre une autre pirogue capable de passer les sauts plus difficiles à franchir. Malgré son isolement, Pidima possède une école primaire où les enfants apprennent à lire et à écrire en français et dans leur langue maternelle.
Quant aux villages Wayana de Twenke et de Taluen, ils ont été placés en 2012 sous le feu des projecteurs lors de la visite du Président de la République Française à qui on faisait remarquer la situation dans laquelle vivaient les indiens victimes des orpailleurs et qui demandent la création du Parc Naturel National du Sud-Guyane qui permettrait à tous ces villages d'être préservés.
Sachez que si vous souhaitez visiter ces villages amérindiens vous devrez être en possession d'une autorisation préfectorale car cette région se trouve dans un territoire à accés restreint. Cette autorisation n'est délivrée que pour des raisons professionnelles, scientifiques ouen présentant une invitation provenant d'une famille ou d'amis résidents dans la zone réglementée. Généralement, les autorisations demandées pour le tourisme sont rejettées par la préfeture.
Une fois en possession de cette autorisation vous devez la présenter, avec un carnet de vaccination à jour et un certificat médical attestant que vous ne souffrez d'aucune maladie, à la gendarmerie de la zone à votre arrivée et à votre départ.
Si les contrôles de gendarmerie son peu fréquents en raison de l'étendue de la région et du manque de personnel, évitez cependant de vous rendre dans ces villages sans cette autorisation par respect envers les populations amérindiennes de ces villages.
Plus grande commune du sud-ouest de la Guyane, Maripasoula est accessible par les airs ou par voie fluviale, une des seules pistes existantes étant celle qui la relie à Papaichton, un village situé 27 kilomètres plus au nord.
C'est donc par avion que l'on rejoindra le plus rapidement Maripasoula grâce à la compagnie Air Guyane Express qui propose des vols depuis Cayenne (90 € le trajet simple ou 167 € l'aller/retour), Saint-Laurent du Maroni (80 € le trajet simple ou 160 € l'aller/retour), Grand-Santi (65 € le trajet simple ou 130 € l'aller/retour), ou Saül (62 € le trajet simple ou 128 € l'aller/retour).
Pour se rendre en pirogue à Maripasoula il faudra savoir prendre son temps et en profiter pour observer la faune et la flore le long du Maroni. Des piroguiers pourront vous emmener de Saint-Laurent du Maroni jusqu'à Maripasoula en 2 ou 3 jours de voyage, tout dépendant du niveau des eaux. Le trajet coûte environ 50 € par personne mais il faudra dans ce cas prévoir la nourriture et l'eau nécessaire pour ce long voyage.
Si on entreprend le voyage depuis Sain-Laurent du Maroni, et pour éviter une certaine monotonie, il serait préférable de négocier avec un piroguier qui accepterait de faire le voyage jusqu'à Maripasoula en faisant plusieurs escales pour vous permettre de découvrir Saint-Jean, Apatou, Grand-Santi et Papaichton.
Circuler à Maripasoula et dans les environs
Pour circuler dans le bourg de Maripasoula la marche à pied est très certainement le meilleur moyen. Le bourg n'est pas très grand et vous vous retrouverez rapidement au bord du fleuve ou à l'orée de la forêt.
Pour découvrir les alentours de Maripasoula la plupart du temps vous devrez faire appel à un piroguier qui vous emmènera sur le Maroni et les petites rivières à l'intérieur des terres.
Les piroguiers sont assez nombreux et vous n'aurez aucune difficulté en trouver une personne acceptant de vous emmener en excursion après vous être mis d'accord sur le tarif au préalable.
Pour ceux qui préfèreraient contacter un piroguier avant de se déplacer à Maripasoula, voici une liste de personnes à contacter :
Sachez que pour visiter certains villages amérindiens vous devrez demander une autorisation préfectorale (voir conditions ci-dessus).
Entre l'aérodrome et Maripasoula, un minibus fera le trajet pour 5 € par personne. Ce minibus d'une capacité de 15 personnes peut également être loué à la journée en appelant Ernest Cazal au 06 94 21 24 43.
Maripasoula est une destination très appréciée des touristes et le bourg propose différentes formes d'hébergement, du plus rudimentaire en dormant dans votre hamac aux plus confortables en sejournant dans de charmants bungalows.
Les carbets sont à la Guyane ce que sont les campings en France, la plupart vous offre un toit pour accrocher votre hamac et des sanitaires pour votre toilette. C'est cette forme d'hébergement qui est la plus répandue dans les villages les plus éloignés, au coeur de la forêt tropicale.