A l'est de la Guyane, Camopi est un village isolé à la frontière du Brésil est accessible uniquement par avion ou en pirogue en remontant l'Oyapock depuis la villes de Saint-Georges de l'Oyapock. Peuplée à l'origine par les indiens Tekos (Emerillons) et Wayampi, Camopi est considérée comme la troisième plus grande commune de France en superficie, occupant 10 030 km² de forêts au sud-est de la Guyane, soit une superficie équivalente à celle de la Gironde. Mais sur cet immense territoire peu propice à la vie humaine, on y compte seulement 1 600 habitants.
Pour se rendre vers cette commune amérindienne isolée du monde, il faut savoir que vous devrez demander une autorisation préfectorale car son accés est réglementé pour préserver la tranquillité des indigènes qui y vivent.
Malgré ces restrictions, une certaine activité s'est développée autour de Camopi puisque l'Armée Française y a basé une caserne du 3ème régiment étranger d’infanterie chargé de contrôler la frontière brésilienne pour tenter de barrer la route aux chercheurs d'or clandestins venant du Brésil.
Les habitants de Camopi vivent de l'agriculture de subsistance et des allocations que versent l'Etat Français. Si le village a conservé son aspect traditionnel et peut-être une destination surprenante pour les touristes, il faut savoir que de nombreux indiens sont exploités par les orpailleurs brésiliens et que la prostitution est assez fréquente en raison de la présence de ces clandestins et des militaires.
Si le tourisme est encore très peu développé dans cette région isolée de la Guyane, les habitants sont de plus en plus nombreux à souhaiter la venue de touristes. Des carbets (des espaces couverts pour y tendre son hamac) ont été installés, les indiens confectionnent des objets artisanaux pour les vendre aux visiteurs même si la plupart de ces produits sont envoyés à Saint-Georges de l'Oyapock et Cayenne, et certains d'entre eux proposent leurs services aux touristes pour leur faire découvrir la forêt tropicale avec sa flore et sa faune d'une richesse inouïe.
La promotion du tourisme à Camopi fait donc l'objet d'un débat entre ceux qui préfèreraient laisser les amérindiens conserver leur mode de vie sans être influencés par l'arrivée de visiteurs, et ceux qui estiment que les touristes apporteraient des ressources économiques à une population qui est déjà de toute façon influencée par la présence des militaires et des orpailleurs clandestins sur leurs terres.
En remontant l'Oyapock en pirogue depuis Camopi on pourra atteindre le village de Trois Sauts, 150 kilomètres plus au sud, le village le plus isolé de la Guyane. Au cours de cette excursion sur le fleuve on pourra voir de très petits villages habités par les indiens, disséminés au coeur d'une des forêts les plus sauvages du continent. Il faudra compter selon le niveau des eaux entre un et deux jours de navigation pour rejoindre Trois-Sauts depuis Camopi, un long voyage qui passionnera surtout les aventuriers et ceux qui veulent s'immerger dans ce monde perdu où les seuls êtres vivants qu'ils renconteront au cours de ce périple seront des perroquets, des toucans et autres oiseaux, des singes, des tortues, des caïmans ou des anacondas.
Au terme de ce voyage on découvrira le village de Trois-Sauts avec ses indiens Wayampi vaquant à leurs activités de subsistance ou à la fabrication de cigares en utilisant des feuilles de tabac roulées dans des lamelles d'écorces.
Village isolé au sud de Saint-Georges, Camopi n'est accessible qu'en avion ou en pirogue en remontant le cours du fleuve Oyapock, un voyage d'une durée de 6 heures en moyenne.
Les vols au départ de Cayenne ne sont réalisés que par des compagnies privées qui effectuent ce voyage en petit avion ou en hélicoptère.
C'est également en pirogue que l'on pourra rejoindre le village de Trois-Sauts situé à 150 kilomètres au sud de Camopi.
Mais avant de vous précipiter vers Camopi, sachez que l'accés à toute la région est restreint et que vous devrez obtenir une autorisation préfectorale dans le but de préserver la vie des indigènes qui habitent cette vaste commune comprenant plusieurs villages très peu peuplés.
Cette autorisation préfectorale ne vous sera accordée que sur présentation de pièces justifiant une mission de service ou scientifique, ou en étant en possession d'une lettre d'invitation d'un résident de Camopi.
Les personnes remplissant ces critères devront présenter un certificat médical qui attestera que l'intéressé est en parfaite condition physique et indemne de toute maladie contagieuse, cardiaque ou mentale, un certificat délivré par un phtisiologue attestant que l'intéressé est indemne de toute maladie pulmonaire, un carnet de vaccination à jour avec toutes les vaccinations obligatoires, le programme détaillé de l'expédition, ainsi que l'inventaire des équipements et ravitaillement.
En arrivant et en partant du territoire à accés estreint les personnes devront se présenter au poste de gendarmerie pour présenter leurs autorisation préfectorale.
Toute personne ne disposant pas de cette autorisation sera immédiatement refoulée par la gendarmerie.
Il n'y a bien sûr aucune structure pour accueillir les touristes à Camopi, que ce soit le village principal où les autres hameaux le long de l'Oyapock.
Il est inutile de chercher un carbet pour y accrocher son hamac, la seule façon de séjourner à Camopi sera donc de se faire héberger par les indigènes ou les autorités du village qui vous auront invité à partager leur vie au fin fond de la forêt guyanaise.