Au bord du Lac Maracaibo, le plus grand lac d'Amérique Latine, la ville de Maracaibo est la deuxième plus grande ville du Venezuela avec plus de 2 millions d'habitants en comptant l'agglomération. Fondée le 8 septembre 1529 par Ambrosius Ehinger, un conquistador allemand opérant pour la couronne espagnole, Maracaibo se trouve sur des terres occupées jadis par les indiens Arawak qui vivaient dans des maisons lacustres sur les rives du lac. La région avait d'ailleurs été explorée le 24 août 1499 par Alonso de Ojeda, accompagné de Juan de la Cosa et Amerigo Vespucci. En voyant les constructions lacustres qui lui rappelaient la ville de Venise (Venezzia en Italien), Amerigo Vespucci nomma région "Venezziola" ou "Venezuela".
Mais la petite colonie fut transférée à Cabo de la Vela en 1535 (dans l'actuelle Colombie), suite aux attaques répétées des indiens Caraïbes. En 1569, Alonso de Pacheco fonda la colonie de "Ciudad Rodrigo" mais une fois encore les indigènes obligèrent les espagnols à quitter les lieux et ce n'est qu'en 1574 que Maracaibo fut définitivement créée sous le nom de "Nueva Zamora de la Laguna de Maracaibo".
La menace indigène éliminée, Maracaibo ne resta pas cependant à l'abri des attaques des pirates et des corsaires de toutes nationalités qui entraient dans la lagune de Maracaibo par une passe communiquant avec le Golfe du Venezuela. Pour protéger la ville les espagnols construisirent donc plusieurs forts comme ceux de San Carlos de la Barra, Nuestra Señora del Carmen et Santa Rosa de Zapara. Une fois la ville protégée, le port se développa, devenant un des plus importants du pays car il facilitait le transport des produits venant des Andes vers le reste du Venezuela, l'Amérique et l'Europe.
Mais c'est au 20ème siècle que Maracaibo allait prendre une grande importance avec l'exploitation du pétrole, le pays devenant pendant près de 50 ans le premier exportateur mondial.
Comme toutes les villes qui se sont développées très rapidement, Maracaibo ne semblera pas très attractive en découvrant cet amoncellement de buildings au bord du lac. Mais en découvrant son centre historique et certaines de ses constructions les plus modernes, Maracaibo est réellement une ville impressionnante, notamment en raison de sa situation au bord de ce lac gigantesque parsemé de centaines de puits de pétrole, et avec son pont de plus de 8 kilomètres de longueur permettant de passer d'une rive à l'autre et rejoindre la vile de Coro à 260 kilomètres au nord-est.
Le centre historique de la ville fondée en 1574 se trouve autour de la Plaza Bolívar, l'ancienne Plaza de Armas qui forme aujourd'hui avec la Paseo Ciencias, la Plaza Santa Barbara et la Plaza del Rosario de Nuestra Señora de La Chiquinquirá, une promenade agréable longue de 8 cuadras. La statue en marbre du Libertador située au centre de la Plaza Bolívar en 1867 fut la première dédiée à Simón Bolívar au Venezuela et aux quatre coins on y verra les statues des nymphes symbolisant l'Agriculture, le Commerce, l'Industrie et la Navigation. A l'est de la Plaza Bolívar se dresse la Cathédrale de Maracaibo consacrée à Saint Pierre et Saint Paul. C'est une des plus anciennes églises de Maracaibo puisque sa construction a débuté en 1585. Au nord de la place on découvrira le Palais Législatif construit à la fin du 18ème siècle, le Palacio de los Cóndores datant de 1841 qui abrite le siège du Gouvernement de l'Etat de Zulia, et la Casa de la Capitulación connue sous le nom de Casa de Morales et qui était la résidence des Gouverneurs à l'époque coloniale. A l'ouest de cette dernière on admirera la façade du Teatro Baralt construit entre 1877 et 1928 dans un style art déco et donnant sur le Paseo Ciencias prolongé par la Plaza Santa Barbara sur laquelle se trouve une des plus belles églises de la ville, l'église Santa Barbara construite entre 1861 et 1888 dans un style néogothique, sur l'emplacement d'un ermitage datant de 1583.
Ce grand axe central se termine par la Plaza del Rosario de Nuestra Señora de La Chiquinquirá longue de 400 mètres et connue plus simplement sous le nom de Paseo de la Chinita. Inaugurée en 2004, c'est une magnifique promenade où se dresse la statue de la Vierge de Chiquinquirá, la sainte patronne de l'Etat de Zulia. Au bout de cette place on verra la Basilique de Nuestra Señora de Chiquinquirá dont la construction débuta en 1686 et qui fait l'objet de grandes festivités aux alentours du 18 novembre.
Au nord de la Plaza Bolívar, on se promènera le long de la Calle Carabobo longue de 700 mètres et qui est une des rues les plus typiques de la ville coloniale. Cette rue se trouve dans le quartier El Saladillo nommé ainsi en raison de la présence d'une saline proche de la ville. La rue Carabobo a été restaurée dans les années 1960 pour lui redonner son aspect colonial, bordée de maisons multicolores avec leurs porches, leurs gargouilles et leurs fenêtres à balustrades. Rue piétonne, on s'y promènera avec plaisir en entrant dans les boutiques offrant des produits typiques et de l'artisanat local comme les célèbres "Casitas de Maracaibo". On y découvrira aussi des bars et des restaurants typiques où on pourra déguster des les spécialités de la région.
Parmi les autres édifices les plus notables de Maracaibo on citera l'Edificio Botica Nueva située sur la Plaza Baralt (en face du Centro de Arte "Lía Bermúdez"), le premier "gratte-ciel" de la ville construit entre 1923 et 1925 avec de magnifiques atlantes supportant les 4 étages de l'édifice. A 500 mètres de là, sur la Avenida El Milagro, on ne manquera pas de se promener dans le Marché Touristique Artisanal San Sebastián où on découvrira des objets artisanaux de l'ethnie Guajiro (ou Wayuu).
En remontant la Avenida Milagro vers le nord puis la Avenida Milagro Norte on atteindra Los Manglares de Capitán Chico, 130 hectares de forêt de mangrove que l'on pourra parcourir en empruntant les chemins d'interprétation passant à travers de véritables tunnels formés par des arbes pouvant atteindre 40 mètres de hauteur. Ce parc connu aussi sous le nom de Parque Comunal de Manglares "Tierra de Sueños" (Parc Communal de Mangroves "Terres de Rêve") vous permettra d'observer la flore et la faune de la région à deux pas de la ville. On pourra y apercevoir des caïmans, des hérons, des perroquets, des aigles pêcheurs ou des ratons crabiers connus en Amérique du sud sous le nom de mapache et très proche du raton laveur.
A côté de cette forêt de mangroves se trouve Santa Rosa de Agua, un ancien village lacustre de la culture Agnou, le "Peuple de l'eau". Cela fait 2 siècles que cette communauté de pêcheurs se trouvent sur les bords du Lac maracaibo et l'on découvrira leur village en marchant sur les passerelles en bois qui relient les maisons entre elles. Vous y découvrirez des restaurants typiques où vous pourrez déguster des plats typiques de cette culture qui a conservé quelques croyances de son passé en les mélangeant parfois avec la religion catholique des colonisateurs. Ce syncrétisme religieux s'exprime surtout lors des fêtes de Santa Rosa de Lima au mois de juillet, fêtes pendant lesquelles la sainte est transportée sur les bateaux des pêcheurs sur le Lac Maracaibo.
Un peu plus au nord on pourra voir l'église du Couvent Saint François d'Assise dont la première construction date de 1600 et qui servit de siège à l'Université de Zulia en 1891.
Depuis les rives du lac Maracaibo vous aurez peut-être la chance d'observer un des spectacles naturels les plus fantastiques qui soient, le célèbre Relámpago del Catatumbo, un orage avec de puissants éclairs qui se produit en moyenne 150 fois par an à l'embouchure du río Catatumbo avec le lac, à 100 kilomètres au sud. Pendant ces orages qui commencent en fin d'après-midi des éclairs de 2 à 10 kilomètres de longueur tombent à la verticale sur les eaux du lac à une fréquence incroyable de 280 par heure. Selon les différentes ethnies indigènes ce phénomène peut être "une concentration de millions de lucioles qui se rassemblent tous les soirs pour rendre hommage aux dieux créateurs", ou "la présence des esprits des âmes des Guajiros qui resplendit dans la nuit". Admiré, vénéré ou craint par les hommes, le Foudre du Catatumbo a permis à Maracaibo d'être sauvée du pillage en 1595 par le pirate Francis Drake qui croyait que l'illumination du ciel était un signal de la garde annonçant son arrivée.
Etant la seconde ville du Venezuela et un très important centre industriel et commercial, la ville de Maracaibo est donc très bien reliée par avion depuis de nombreuses villes du pays. On arrive à l'aéroport international de la Chinita depuis Caracas avec les compagnies Aeropostal, Aserca, Avior, Conviasa, Laser Airlines, Venezolana ou Estelar Latinoamericana. Mais Maracaibo est également reliée à Barcelona, Ciudad Guayana, Barquisimeto, Puerto Cabello, Maturín ou Porlamar (Isla Margarita).
Des vols internationaux atterrissent aussi à Maracaibo en provenance de Bogota, Medellin, Miami, Oranjestad, Willemstad ou Panama.
On peut aussi rejoindre Maracaibo en bus depuis Caracas même si le trajet sera bien évidemment plus long. Marcaibo est également très bien reliée aux villes de Valencia et Mérida. Au départ de ces trois destinations, vous pourrez prendre des bus de nuit très confortables, vous permettant ainsi de gagner du temps.
Le transport urbain est assuré par plusieurs compagnies de bus qui couvrent parfaitement le centre historique de Maracaibo ainsi que la périphérie. Il existe aussi des taxis collectifs et des minibus qui opèrent sur des lignes fixes, proposant deux tarifs selon la longueur du trajet.
Le transport public a été complété à partir de 2007 par le Métro de Maracaibo qui ne possède cependant qu'une seule ligne et dessert 6 stations (Altos de La Vanega, El Varillal, El Guayabal, Sabaneta, Urdaneta et Libertador). Trois autres sations devraient être ouvertes d'ici peu sur la ligne 1, tandis que la ligne 2 est en projet avec 8 stations.
Le métro étant donc très peu utiles aux touristes, les voyageurs qui n'oseraient pas prendre le bus pour se déplacer à Maracaibo (notamment pour se rendre vers les sites les plus éloignés du centre comme Santa Rosa de Agua), pourront choisir de monter dans un taxi.
Les taxis sont en général moins chers à Maracaibo que dans les autres villes du Venezuela. Il est cependant vivement recommandé de faire appel aux taxis disposant d'une centrale de réservation ou en les prenant à un arrêt de taxi officiel.
Pour les trajets courts (moins de 10 cuadras) il faut compter entre 40 et 60 Bolivares la course, et entre 300 et 400 Bs pour se rendre de l'aéroport au centre ville (tarifs en avril 2014).
Pour quitter Maracaibo on pourra comme à l'aller prendre l'avion à destination de Caracas, Barcelona, Ciudad Guayana, Barquisimeto, Puerto Cabello, Maturín ou Porlamar.
Pour ceux qui se dirigent vers Valencia, Punto Fijo, San Cristóbal, Valera, Maracay ou Mérida ils pourront prendre le bus au Terminal de Pasajejos Los Haticos situé entre la Avenida 17 et la Avenida Las Delicias, à peu de distance du Marché aux Puces (Mercado de Pulgas) et à 2 kilomètres du centre ville et du terminal de ferry vers Los Puertos de Altagracia sur l'autre rive du lac Maracaibo. C'est à partir de ce terminal que les voyageurs pourront prendre un billet de bus vers la Colombie en passant par Mérida.
Maracaibo est une ville très étendue et si vous souhaitez découvrir le Centre Historique à pied il serait judicieux de choisir un hôtel près de la Plaza Bolivar, de la Calle Carabobo ou près du Terminal de Ferry. Vous trouverez des hôtels à tous les prix dans tous les secteurs de la ville, les plus beaux se trouvant au bodr du Lac Maracaibo.
Comme pour la plupart des villes du Venezuela il est difficile de réserver un hôtel à Maracaibo par les centrales de réservation les plus connues. Vous devrez donc soit chercher vous même un hôtel en arrivant à l'aéroport ou au terminal de bus, soit téléphoner à un de ces hôtels que nous vous présentons ci-dessous.