Même si la ville n'a pas le charme de Ciudad Bolívar, Ciudad Guayana est une destination très intéressante pour ceux qui veulent découvrir les magnifiques paysages de l'Orénoque, de la Guyane Vénézuélienne et de la Gran Sabana. Fondée le 2 juillet 1961 suite à la fusion des communes de Puerto Ordaz et San Félix, c'est la sixième plus grande ville du Venezuela.
La région fut reconnue pour la première fois par l'explorateur espagnol Diego de Ordaz en 1531 mais ce n'est que le 21 décembre 1595 qu'Antonio de Berrío, Gouverneur de Trinidad, décida de fonder une colonie à la confluence du río Caroní et de l'Orénoque, près du village indien de Cachamay. Mais la cité a du changer plusieurs fois d'emplacement suite aux nombreuses attaques des indiens et des pirates dont le fameux Walter Raleigh qui la détruisit totalement en 1618. Finalement les espagnols décidèrent de s'installer à l'endroit où se trouve l'actuelle Ciudad Bolívar, le lieu le plus étroit du fleuve.
Il faudra attendre le 20ème siècle pour que le site soit à nouveau occupé avec la découverte de gisements de fer. Des campements s'y installèrent à partir de 1926 et en 1952 la ville de Puerto Ordaz fut fondée sur la rive gauche du río Caroní. Cette ville sera réunie à la petite commune de San Félix sur la rive droite pour former l'actuelle Ciudad Guayana en 1961.
Ciudad Guayana est donc une ville moderne et dont les édifices attireront peu l'attention des visiteurs si ce n'est le Puente Orinoquia situé à l'ouest de la ville et qui permet de rejoindre Puerto La Cruz par les RN 15 et 16 ou Maturín par la RN 10. Ce pont d'acier et de béton est le deuxième à avoir été construit au-dessus de l'Orénoque en 2006 après celui qui traverse le fleuve à Ciudad Bolívar. D'une longueur de 3 156 mètres il s'élève à une hauteur de 40 mètres au-dessus du fleuve et permet la circulation des véhicules sur quatre voies et une ligne ferroviaire.
Le Barrage Macagua est également une des constructions les plus impressionnantes de Ciudad Guayana. A dix kilomètres au sud de la confluence du Río Caroní et de l'Orénoque, sa construction a commencé en 1956 et alimente une centrale électrique fournissant une énergie de 3,2 KMW. Ce barrage est situé à côté du Parc National La Llovizna, le site le plus agréable de la ville de Ciudad Guayana avec le Salto la Llovizna, une magnifique cascade sur le río Caroní même si la centrale de Macagua a considérablement réduit son débit. D'une superficie de 165 m², le Parc la Llovizna offre des chemins de randonnées au coeur de la végétation tropicale, permettant aux visiteurs de voir de nombreuses chutes d'eau et une végétation exubérante.
En face du Parc La Llovizna se trouve le Parc Cachamay qui s'étend au nord de l'île Cachamay. D'une superficie de 52 hectares, on y découvrira également une végétation tropicale très dense où se cachent des chats tigres, des pécaris, des caïmans et des singes. Le parc offre une magnifique vue sur les Chutes Cachamay d'une largeur de 800 mètres. De l'autre côté de la Avenida Guayana on pourra se promener dans le Parc Loefling qui abrite aussi plusieurs espèces animales de la faune locale comme les caïmans de l'Orénoque, les loutres géantes, les tapirs, les capybaras, les agoutis, plusieurs espèces de singes et de nombreuses tortues de rivière ou terrestres. Au milieu des arbres de grandes tailles comme les fromagers, les acajous, les tabebuias roseas, les tabebuias chrysanthas ou les chênes, se trouvent plus de 850 variétés d'orchidées, un véritable jardin tropical au coeur d'une des plus grandes villes du pays.
A une centaine de kilomètres au sud-ouest de Ciudad Guayana on pourra visiter le Barrage de Guri sur le río Caroní qui alimente la Centrale hydroélectrique Simón Bolívar d'une puissance de 10 235 MW, une construction impressionnnante de 1 304 mètres de largeur pour 162 mètres de hauteur. C'est le troisième plus grand barrage du monde après le Barrage des Trois-Gorges en Chine et le Barrage d'Itaipu au Brésil, fournissant plus de 50 térawatt-heures par an soit plus d'un tiers de l'électricité du Venezuela.
Le Barrage de Guri, dont la construction a commencé en 1963, a formé un immense lac artificiel alimenté par le río Caroní et couvrant une superficie de 4 250 km², devenant ainsi le deuxième plus grand lac du Venezuela après le Lac Maracaibo. En se promenant autour du lac on découvrira de nombreuses îles et îlots qui sont en réalités les sommets émergés des formations montagneuses entourées par les eaux. Dans cette région tropicale la nature a rapidement repris le dessus et le lac Guri est devenu un excelent site pour ceux qui veulent observer les oiseaux qui y abondent comme les sternes, les hérons blancs, les courlans bruns, les canards ou les perroquets.
Macagua et Guri ne sont pas les seules centrales a exploiter la formidable puissance du Río Caroní alimenté par de très fortes précipitations une grande partie de l'année. A une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Ciudad Guayana une troisième centrale hydroélectrique a été construite en 2006 sur ce fleuve, fournissant 12% de l'électricité du pays.
A une dizaine de kilomètres au sud de Ciudad Guayana, près de l'aéroport de Macagua, on visitera les ruines des Missions du Caroní construites en 1724 par des moines capucins au bord de la rivière. Mais en 1729 la variole décima une grande partie de ses intégrants et la mission fut brûlée par les anglais. En 1747 c'est une épidémie de rougeole qui décima la population. Malgré toutes ces calamités la mission connue sous le nom de "Purísima Concepción de Suay" comptait en 1816 près d'un millier d'indiens et devint la plus prospère de la Guyane.
Aujourd'hui on pourra y voir sa grande église de style colonial faite de pierres, de briques, de ciment, de bois et de tuiles, des matériaux qui permirent de réaliser une structure suffisament solide pour traverser les siècles. L'église est construite toute en longueur avec un clocher situé à l'opposé de la façade. A l'intérieur on y verra une magnifique fresque représentant le soleil et la lune, les nuages et les anges, et les représentations de la Vierge de l'Immaculée Conception et de Saint-François d'Assise.
A une trentaine de kilomètres au nord-est de Ciudad Guayana, au bord de l'Orénoque, il ne faudra pas manquer la visite des Châteaux de Guyane, deux forteresses construites aux 17ème et au 18ème siècle par les espagnols pour se défendre des attaques des pirates. Le fort San Francisco de Asís fut construit entre 1676 et 1682 tandis que le fort San Diego de Alcalá fut bâti à partir de 1734. Ces deux forts ont été renommés par le Président Joaquín Crespo en 1897 du nom de "Fuerte Villapol" et "Fuerte Campo Elías" pour honorer la mémoire de deux héros de l'indépendance nés en Espagne mais qui avaient combattu contre les troupes espagnoles.
En parfait état de conservation avec leurs canons pointant en direction du fleuve, les Châteaux de Guyane vous permettront d'observer le merveilleux paysage de l'Orénoque traversant la forêt tropicale.
Les principales ethnies indigènes vivant dans la Guyane vénézuélienne sont les Yekuana et les Warao. Si ceux-ci viennent parfois à Ciudad Guayana pour y présenter leur culture et leur artisanat, il est possible d'aller à leur rencontre en visitant leurs communautés dans la forêt tropicale.
Les Yekuana se sont surtout installés le long de l'Orénoque et de ses affluents comme le río Caura, le río Erebato ou le río Nichare, vivant de la pêche, de la chasse, de la cueillette des fruits et de l'agriculture de subsistance.
Les Warao quant à eux ont choisi de s'installer sur les côtes de la Guyane vénézuélienne et le long des nombreux canaux du Delta de l'Orénoque. Comme les Yekuana ils vivent de la pêche, de la chasse et de la cueillette, se déplaçant essentiellement en pirogue. C'est donc avec ce moyen de transport que l'on pourra découvrir leurs habitations lacustres et découvrir leur mode de vie en parfaite harmonie avec la nature généreuse du Venezuela.
L'aéroport international Manuel Piar est situé à 8 kilomètres au sud-ouest de l'ensemble constitué par le Parc La Llovizna et le Parc Cachamay. C'est le sixième aéroport du Venezuela, recevant de nombreux vols en provenance de Caracas mais aussi de Barcelona, Valencia, Marcaibo et Porlamar.
En bus, c'est la ligne entre Ciudad Bolivar et Ciudad Guayana qui est la plus fréquentée, un voyage de moins de deux heures entre les deux principales villes de l'Etat de Bolívar.
Mais on peut arriver à Ciudad Guayana par le bus depuis d'autres villes du Venezuela comme valencia (12h30) et Caracas (10 heures de trajet). Pour beaucoup de compagnies de bus, Ciudad Guayana n'est pas mentionnée et il faudra choisir Puerto Ordaz ou San Felix comme destination, les deux communes qui ont fusionné en 1961.
Plusieurs compagnies de bus assurent le transport urbain à Ciudad Guayana et le coût d'un billet était de 4 Bolivares au mois de février 2014. Vu les longues distances à parcourir dans cette ville très étendue, le bus reste le moyen de transport le plus économique dans la mesure où la course la moins chère en taxi vous coûtera entre 40 et 50 Bs.
Ce système de transport est complété par des minibus et des pick ups (appelés familièrement "perreras", chenils en français) qui roulent sur des lignes bien précises et qu'on peut arrêter d'un signe de la main. Malgré cela, le système de transport public est jugé très insuffisant à Ciudad Guayana.
En raison de l'étendue de la ville il peut-être très avantageux de louer une voiture à Ciudad Guayana, ce qui vous permettra de vous déplacer rapidement vers les différents sites touristiques de la ville et de pouvoir visiter sans dépendre des transports collectifs les Châteaux de Guyane, le Barrage de Guri et mmême Ciudad Bolivar.
Pour ceux qui ne se sentiraient pas en confiance pour circuler avec une voiture de location, vous pouvez toujours faire apapel à un taxi en sachant bien sûr que les prix peuvent être très élevés. Dans tous les cas, ne faites confiance qu'aux taxis disposant d'une centrale d'appels pour ne pas avoir de mauvaises surprises en tombant sur un taxi clandestin.
Pour arriver comme pour partir de Ciudad Guayana il faut savoir qu'il y a deux terminaux de bus, un à Puerto Ordaz et un à San Félix.
Le Terminal de bus de Puerto Ordaz est en face de la Plaza de la Paz, à 500 mètres de l'aéroport (Tél. 0286 - 9517653). C'est ce terminal qui offre le plus de connexion avec le reste du pays et les principales compagnies qui y opèrent sont Cruceros Oriente Sur, Rodovias, Expresos Upata Ca, Expresos Occidente, Transporte Contrasur, Expreso Los Llanos et Tren Express Ca.
Le Terminal de bus de San Félix se trouve le long de la Avenida José Gumilla, juste avant le croisement de la Avenida Guayana, et les principales compagnies de bus y opérant sont Rodovias, Expreso Los Llanos, Aeroexpresos et Sitssa.
Depuis ces terminaux de bus on pourra se rendre à Acarigua, Barinas, Barquisimeto, Caracas, El Tigre, Maracay, Marcaibo, Puerto La Cruz, Puerto Piritu, Santa Barbara, Socopo ou Valencia. On pourra même rejoindre Santa Elena de Uairén à la frontière du Brésil en bus, un trajet de 700 kilomètres afin de visiter les tepuys et la partie sud du Parc de Canaima.
C'est en avion que beaucoup de touristes se rendront au Parc de Canaima en rejoignant le petit aéroport situé près de la Lagune de Canaima. Ils auront le choix entre des vols réguliers réalisés par Conviasa, ou des vols charters opérés par Aereotuy, Canaima Tours, Serami Air ou Transmandu, et même voyager jusqu'à Santa Elena de Uairén avec Serami Air ou Transmandu.
Depuis peu, la compagnie Puertorinoco propose des croisières sur l'Orénoque grâce à la construction d'un quai à Ciudad Guayana. Les mini croisières se font à bord d'un catamaran pouvant transporter 45 passagers jusqu'à la confluence de l'Orénoque et en s'approchant des principales chutes du Río Caroní situées à proximité des parcs Cachamay et La Llovizna.
Pour réaliser des croisières sur le Delta de l'Orénique il faudra passer par des agences spécialisées comme Orinoco Delta Tours qui possède son prope hôtel, le Warowaro Lodge situé près de San José de Buja, à 175 kilomètres de Ciudad Guayana ou à 75 kilomètres de Maturín.
Comme partout au Venezuela, les hôtels à Ciudad Guayana sont difficilement réservables par les centrales de réservations classiques comme Booking ou Hotels.com. Il est donc préférable de chercher son hôtel sur place ou en téléphonant à l'avance pour réserver une chambre dans l'établissement souhaité.
Il y a des hôtels pour tous les budgets disséminés un peu partout, aussi bien à Puerto Ordaz que San Félix. Etant donné que les distances sont très grandes à Ciudad Guayana il sera donc préférable de choisir un hôtel proche de l'aéroport ou des des terminaux de bus près desquels passent les lignes de transport public et les taxis.
Mais en réservant une voiture pour circuler à Ciudad Guayana et dans ses alentours vous aurez ainsi plus de choix.