A 3 500 kilomètres des côtes chiliennes et à 4 200 km de Tahiti, l'île de Pâques est une des destinations touristiques les plus prisées du pays en raison de sa beauté naturelle et du mystère qui entoure la civilisation qui peuplait les lieux.
L'île polynésienne de Rapa Nui intrigue en effet ses visiteurs avec ses nombreux moaï disséminés un peu partout. Ces statues monumentales (certaines atteignant les 9 mètres de hauteur) semblent être les derniers gardiens de cette île perdue dans l'Océan Pacifique.
Qui étaient ses premiers habitants ? Nul ne saurait le dire avec exactitude. Certains avancent que l'île de Pâques aurait été peuplée entre 400 et 800, et le norvégien Thor Heyerdahl tenta de prouver un peuplement possible depuis l'Amérique en ralliant les îles Tuamotu depuis les côtes du Pérou à bord du Kon Tiki. Mais selon les études d'ADN récentes et la forme des premiers moaï ressemblantes aux tikis, ce serait vers 1200 que l'île de Pâques aurait été peuplée par des polynésiens venant des îles Marquises.
Son véritable nom, Rapa Nui, vient de la langue des Polynésiens, un nom qui veut dire "Grande île" en compaison avec Rapa Iti, la "Petite île" située à 1400 kilomètres au sud-est de Tahiti. D'ailleurs selon la légende, le premier roi de l'île de Pâques, Hotu Matu'a, serait originaire de l'île de Hiva Oa dans l'archipel des Marquises.
Découverte le 5 avril 1722 par le hollandais Jacob Roggeveen qui la baptisa Paasch-Eyland car c'était le dimanche de Pâques, l'île ne sembla pas attirer les européens malgré le rapport qu'en fit le navigateur sur la présence de 3000 habitants et de curieuses statues. Il faudra attendre le 15 novembre 1770 pour que l'île soit visitée une deuxième fois par l'espagnol Felipe González de Ahedo qui la rebaptisa San Carlos en l'honneur de Charles III d'Espagne. Mais entre ces deux visites, l'île semble avoir été déforestée, la population décimée et de nombreux moaï ont été renversés. Que s'est-il passé ? Les dieux auraient abandonné les Pascuans qui se seraient rebellés contre leurs protecteurs.
Annexée par le Chili en 1888, l'île de Pâques, ne comptait plus que quelques habitants après qu'une expédition péruvienne ne vienne capturer 1500 d'entre eux pour travailler dans les mines du Pérou. Certains d'entre eux purent revenir sur leur île natale mais, porteurs de maladies, ils finirent par exterminer involontairement presque totalement leurs congénères puisqu'on ne comptait plus que 178 Pascuans en 1888.
Si aujourd'hui l'île de Pâques compte plus de 5000 habitants les véritables pascuans y sont donc très minoritaires, une grande partie de la population venant de Polynésie tandis que le reste vient du Chili. Malgré cela, l'île de Pâques est restée une véritable île polynésienne avec ses traditions, sa langue (le Rapa Nui), et ses moaï qui attendent les visiteurs.
En se promenant sur l'île de Pâques on découvrira une grande quantité d'oiseaux marins comme les mouettes, les frégates, les goélands et les sternes noires. On montera au sommet du Maʻunga Terevaka, le point culminant de l'île à 511 mètres d'altitude qui offre un panorama magnifique sur Rapa Nui.
En montant au sommet du volcan Rano Kau haut de 324 mètres, on pourra admirer le cratère au fond plat parsemé de nombreux petits lacs. Le Rano Raraku est un cratère volcanique occupé par une lagune et dont les flancs servaient de carrière pour extraire les pierres servant à la sculpture des moaï.
Hanga Roa est la capitale et c'est pratiquement le seul centre d'habitation de l'île de Pâques. On y trouvera des hôtels, des restaurants, des boutiques et le Musée Anthropologique Padre Sebastián Englert qui possède une belle collection de pièces sur la culture Rapa Nui.
C'est à Hanga Roa que les touristes vont commencer leur voyage à travers l'île de Pâques puisque c'est dans cette commune d'environ 3300 habitants que se trouve l'aéroport international Mataveri qui reçoit les vols en provenance de Santiago, mais aussi de façon saisonnière ceux de Lima ainsi qu'un vol hebdomadaire en provenance de Papeete, à Tahiti.
Avec l'arrivée des touristes Hanga Roa s'est transfomé en village accueillant avec ses restaurants, ses bars, ses discothèques et ses boutiques d'artisanat, recevant les touristes avec des colliers de fleurs et des chansons polynésiennes.
Les principales artères du village sont la avenida Policarpo Toro, nommée en hommage au capitaine du bateau qui annexa l'île en 1888 pour le Chili, la Calle Atamu Tekena et la calle Te Pito O Te Henua qui va de l'église Santa Cruz jusqu'à la plage Playa Pea située à côté de la crique (La Caleta Hanga Roa) où se trouvent les bateaux des pêcheurs et où on pourra voir un moaï rapporté de l'intérieur de l'île.
Un second port accueillant les bateaux de plaisance et les bateaux de pêcheurs est situé dans la crique Hanga Piko proche de la piste d'atterrissage. C'est là que les passagers des bateaux de croisières arrivent en faisant le reste du tajet dans une petite embarcation car l'île ne possède pas de port suffisamment profond pour recevoir les grands navires.
Ce n'est pas tant l'architecture pourtant originale de l'église Santa Cruz qui attirera les visiteurs mais surtout ce qu'elle représente puisqu'elle est la démonstration du syncrétisme religieux qui s'est opéré sur l'île. Ce mélange entre la religion catholique et la culture Rapa Nui on pourra le voir sur la façade de l'église avec des motifs catholiques mêlés aux représentions de Tangata manu (l'homme oiseau) et des inscriptions en Rongo-Rongo, l'écriture spécifique de l'île de Pâques.
A l'intérieur de l'église on pourra voir une représentation en bois de la Vierge (Santa María de Rapa Nui) dont la tête est surmontée d'une sterne, la Manutara des Pascuans. Le Christ quant à lui porte un Reimiro, un ornement pectoral en forme de croissant de lune que portaient les natifs de l'île. La culture Rapa Nui apparait également autour des fonts baptismaux avec des inscriptions en Rongo-Rongo et la représentation de Make-Make, le dieu créateur, sur le porte-cierge en bois.
Assister à la messe du dimanche (de 9h à 10h) dans cette église est sans doute un des spectacles les plus surprenants pour les voyageurs puisque tous les chants sont en langue Rapa Nui et sur des rythmes typiquement polynésiens.
Légèrement au nord de l'église Santa Cruz, le Marché Artisanal est un des lieux préférés des touristes qui pourront y voir tous les objets fabriqués à la main par les artisans de l'île de Pâques, la meilleure manière d'avoir un aperçu de l'artisanat local avant de voyager dans l'île et le lieu idéal pour faire ses achats de souvenirs avant de quitter l'île de Pâques.
Si les boutiques de la rue principale proposent également de nombreux objets artisanaux, vous n'aurez que l'embarras du choix en entrant dans le marché artisanal ouvert tous les jours de 09h00 à 13h00 et de 17h00 à 20h00. Colliers de pierres ou de coquillages, reproductions de moaï de toutes les tailles en pierre ou en bois, sculptures de divinités de la culture Rapa Nui, Reimoros, pierres taillées avec des pétroglyphes et des représentations de l'Homme-Oiseau ou de Make-Make, chemises ou paréos traditionnels polynésiens... à vous d'emporter ce qui vous séduira le plus.
Au sud de la Caleta Hanga Roa et le long du stade de football, la Playa Pea est une petite plage urbaine où l'on pourra se baigner ou bronzer au soleil. Cette petite plage de sable est très appréciée des locaux qui viennent y pratiquer le surf et le bodyboard, chevauchant les vagues sous les regards ébahis des touristes.
Le surf est une activité très répandue sur l'île de Pâques et des cours sont donnés chaque été aux enfants sur Playa Pea. On pourra même y pratiquer la plongée sous-marine pour profiter des eaux transparentes de l'océan.
Les moins téméraires se contenteront de nager dans les eaux de l'océan, rencontrant quelques tortues de mer peu craintives et qui s'approchent des rochers qui entourent la crique.
Près de la plage on pourra voir une plateforme cérémonielle connue sous le nom de Ahu Tautira et sur laquelle se dresse deux moaï, vraisemblablement les premiers que vous rencontrerez lors de votre voyage sur l'île de Pâques.
Au nord de la Caleta Hanga Roa on pourra voir un grand parc ouvert avec des statues et des pétroglyphes de la culture Rapa Nui, lieu où se déroulent les 15 premiers jours du mois de février le Festival Tapati Rapa Nui, une des manifestations culturelles les plus importantes de la Polynésie. Pendant ces 15 jours on pourra assister à des concours de danses traditionnelles, mais aussi de chants, de sculpture, de tressage, de gastronomie, de confection de colliers, ainsi que des compétitions sportives comme l'Haka Pei qui consiste à dévaler les pentes du volcan Maunga allongé sur un tronc de bananier, des courses en pirogues traditionnelles ou des courses à pied en portant des régimes de bananes.
En dehors de cette période de fête on profitera de la beauté des lieux en découvrant les statues et les pétroglyphes qui agrémentent ce parc ombragé par des cocotiers, ou en se baignant dans la piscine naturelle au bord de la mer.
Après la visite du parc on poursuivra son chemin vers le nord, passant à côté du cimetière où le syncrétisme religieux est également visible avec des tombes ornées de croix maintenues par des sculptures Rapa Nui.
Un peu plus au nord s'étend le site archéologique Ahu Tahai avec ses trois plateformes cérémonielles (Ahu) sur lesquelles s'élèvent des moaï.
Sur la plateforme appelée "Ahu Vai Uri" on pourra voir un alignement de 5 moaï. La plateforme "Ahu Tahai" à qui le site doit son nom ne possède qu'un seul moaï dans un état précaire, tandis que la plate forme "Ahu Ko Te Riku" présente le plus beau moaï du site, le seul possédant des yeux qui ont été reconstitués à partir de l'oeil découvert sur la plage d'Anakena située à 18 kilomètres au nord-est de Hanga Roa, sur la côte orientale de l'île.
On découvrira également sur le site les vestiges d'un Hare Moa, c'est à dire l'un de plus de 1200 poulaillers que compte l'île de Pâques.
On pourra voir également les fondations d'un Hare Paenga connu sous le nom de "maison bateau" en raison de sa forme de canoé, une demeure réservée aux personne de haut rang.
Le Musée Anthropologique Padre Sebastián Englert situé au nord du site archéologique Ahu Tahai fut créé en 1973 à partir de la collection de pièces archéologiques de la culture Rapa Nui réunies par le prêtre d'origine allemande Sebastián Engler. Arrivé sur l'île en 1935, Sebastián Engler dédia 34 ans de sa vie à étudier la culture Rapa Nui et à sa diffusion, écrivant plusieurs ouvrages dont un dictionnaire Rapa Nui-Espagnol.
Le musée possède une collection de près de 15 000 objets dont seulement une partie est exposée dans la salle des expositions permanentes. Parmi les pièces les plus remarquables du musée on citera l'Oeil de Moaï fait de corail blanc et d'une scorie rouge pour la pupille, les tablettes gravées d'incriptions en Rongo-Rongo, une statuette de moaï féminin, et des outils de basalte ou d'obsidienne.
Ouvert du mardi au vendredi de 09h30 à 17h30, les samedi, dimanche et jours fériés de 09h30 à 12h30, le tatif du ticket d'entrée au musée est 1000 Pesos et possède une validité d'un mois, ce qui permettra aux touristes de le visiter au début et à la fin de leur voyage sur l'île de Pâques sans dépenser davantage.
Au nord du musée, Hanga Kio’e (la Baie de la Souris) est un site peu visité des touristes mais on y verra un moaï de 4 mètres de hauteur tournant le dos à la très belle baie légèrement isolée de Hanga Roa.
Au sud de Hanga Roa, près de l'Hotel Lorana, Ana Kai Tangata est une des grottes les plus spectaculaires de l'île. Pour certains spécialistes son nom signifierait "la grotte des canibales" mais comme on a jamais trouvé de preuves de canibalisme sur l'île de Pâques, d'autres spécialistes s'inclineraient plutôt pour un lieu de réunion où on enseignait la fabrication des canoés, la grotte servant à la fois de chantier naval et de port.
A l'intérieur de la grotte on pourra observer des peintures rupestres d'oiseaux, essentiellement des sternes connues sur l'île sous le nom de Manutura.
Depuis l'intérieur de la grotte on appréciera la force des vagues qui viennent se rompre sur les rochers, un spectacle saisissant surtout quand les vagues son élevées. Si certains touristes ont l'impression qu'ils vont être submergés par les vagues, il n'y a cependant pas de soucis à se faire puisque les eaux ne pénètrent jamais dans la grotte.
A 6 kilomètes au nord de Hanga Roa on pourra visiter trois autres grottes intéressantes comme Ana Kakenga (la Grotte des fenêtres), offrant une belle vue sur l'océan avec des coucher de soleil magnifiques, Ana Te Pora située un peu plus au nord et également au bord de l'océan, et Ana Te Pahu sur les flancs du volcan Maunga Terevaka, le plus haut sommet de l'île culminant à 511 mètres d'altitude.
Ana Te Pahu est une grotte assez large qui permettait aux indigènes de se protéger ou de se cacher lors de guerres tribales ou pour fuir les esclavagistes. Connue sous le nom de "grotte des bananiers" en raison de la grande quantité de ces arbres à son entrée, on pourra y voir des cavités naturelles qui servaient de fours à ses habitants.
A quelques kilomètres au sud de Hanga Roa on verra l'imposant volcan Rano Kau qui abrite tout au sud de l'île le petit site archeologique d'Orongo. D'un diamètre de plus d'un kilomètre, son cratère est le plus grand de l'île et au fond on découvrira un lac recouvert en grande partie de roseaux du même genre que ceux du Lac Titicaca au Pérou.
En accédant au sommet du volcan pour atteindre le mirador on sera émerveillé par le paysage avec les parois escarpées de cet amphithéâtre naturel ébréché du côté de l'océan. Un chemin d'une longueur de 1,5 kilomètre permet de contourner une partie du cratère pour mieux admirer ce volvan et les impressionnantes falaises tombant à pic dans l'Océan Pacifique.
C'est sans doute l'éruption de ce volcan il y a plus de deux millions d'années qui a donné naissance à l'île de Pâques, et c'est sur ses pentes et dans son cratère que se déroulait jadis le Tangata Manu ou compétition de l'Homme-Oiseau, une course pour ramener le premier oeuf de Manutara sur un îlot proche des côtes, nageant dans l'Océan Pacifique puis courant autour du cratère pour descendre jusqu'au fond afin de le traverser sur une sorte de surf en roseaux.
Orongo est un centre cérémoniel Rapa Nui situé sur la pointe sud-ouest de l'île, au sommet du volcan Rano Kau et au bord de la falaise qui domine l'océan d'une hauteur de 300 mètres, offrant une vue spectaculaire sur le cratère et l'Océan Pacifique.
C'est à Orongo que se pratiquaient les rites d'initiation des enfants au passage à la vie d'adulte, et c'est là que se réunissaient les prêtres et les membres de chaque tribu qui participaient à la compétition de l'Homme-Oiseau, les concurrents allant chercher sur l'îlôt Motu Nui le premier oeuf de Manutara.
A Orongo on pourra voir 53 maisons rondes en pierre dont l'intérieur est recouvert de peintures rupestres et dont la toute petite porte fait face à l'océan. C'est la que se reccueillaient les compétiteurs avant le début de l'épreuve. Près de ces maisons on verra de nombreuses pierres gravées représentant l'Homme-Oiseau, le dieu créateur Make-Make et la déesse de la fertilité Komaris.
On y verra aussi une grande maison avec quatre entrées connue sous le nom de Tauga Renga. C'est là que l'équipage du navire anglais Topaze trouva le moaï Hoa Hakananai’a actuelement exposé au British Museum de Londres. Ce moaï de 2,5 mètres de hauteur est assez différent des autres avec ses gravures symbolisant le rituel de l'Homme-Oiseau.
Au début de la piste d'atterrissage de l'aéroport de Hanga Roa, à l'est de l'île, on découvrira un autre centre cérémoniel avec le site de Vinapu. C'est la platefome cérémonielle la plus ancienne de l'île avec les vestiges de 5 moaï et une grande colonne monolithique rouge qui selon certains archéologues feraient penser aux statues préincaïques.
Mais le plus curieux sur ce site c'est la présence du mur de l'Ahu Tahira, un mur ressemblant étrangement à ceux construits par les incas au Pérou avec des pierres de formes irrégulières mais assemmblées à la perfection sans mortier. Pour les scientifiques, ce mur serait la preuve que des contacts existaient entre les peuples d'Amérique du Sud et de la Polynésie, tout comme la présence de plantes originaires d'Amérique comme la patate douce ou la courge.
Selon certains historiens, Vinapu aurait été construit par l'Inca Tupac Yupanqui qui avait réalisé une expédition sur l'Océan Pacifique dans les années 1470.
En longeant la côte est de l'île on découvrira d'autres Ahu (plateformes cérémonielles) comme l'Ahu Hanga Te’e à 10 kilomètres de Hanga Roa et ses 8 moaï renversés, ou l'Ahu Akahanga où se dressaient jadis une douzaine de moaï de 5 à 7 mètres de hauteur et où se trouverait la tombe du roi Ariki Hotu Matu’a. Mais la plateforme cérémonielle la plus intéressante de la côte est de l'île est sans doute l'Ahu Tongariki située à 2 kilomètres de la carrière de Rano Raraku.
Pour le visiteur arrivant sur les lieux la surprise sera de taille avec cette plateforme où se dressent 15 gigantesques moaï tournant le dos aux eaux turquoise de l'océan. Longue de 220 mètres, c'est la plus grande plateforme de l'île et on y verra des statues de différentes tailles et corpulences. La plus grande de toutes porte un Pukao (une sorte de chapeau ou de turban rouge) et mesure 14 mètres de hauteur.
Si ces statues sont dressées sur leur plateforme c'est grâce au travail des archéologues entre 1993 et 1996, lesquels décidèrent de restaurer l'Ahu Tongariki en redressant les moaï qui avaient été mis à terres par les pascuans et qui avaient été traînés jusqu'à 100 mètres à l'intérieur des terres suite au tsunami de 1960 qui a suivi le tremblement de terre de Valdivia d'une magnitude de 9,5 sur l'échelle de Richter, le séisme le plus puissant jamais enregistré.
A 500 mètres à peine de Tongariki on découvrira le volcan Rano Raraku qui sera très certainement le site le plus impressionnant lors de votre séjour sur l'île de Pâques.
Le Rano Raraku était la carrière où les Pascuans sculptaient les moaï avant de les transporter vers les différents ahu répartis tout autour de l'île. Dans cette carrière les artisans utilisaient le tuf plus facile à travailler que le basalte pour sculpter leurs géants de pierre.
En parcourant le site on découvrira 397 moaï à différents stades de leur conception et les rampes de terre qui permettaient de les redresser pour les faire "marcher" vers le lieu où ils devaient se rendre. La plupart des moaï sont en grande partie enterrés, mais en regardant la taille de leur tête on peut imaginer leur hauteur totale, certains dépassant les 13 mètres.
Les moaï étaient taillés allongés au coeur même de la carrière afin de pouvoir sculpter les détails du visage, le torse et les bras. Puis la sculpture était détachée de la roche pour glisser dans une fosse afin de la mettre sur pied et terminer de la polir. On verra d'ailleurs dans cette carrière le plus grand moaï de l'île, un géant de 21 mètres dont la tête mesure 7 mètres et dont le poids dépasserait les 200 tonnes.
En grimpant jusqu'au sommet du Rano Raraku un mirador nous offrira un superbe panorama sur le site, l'Ahu Tongariki et la péninsule de Poike à l'est de l'île dominée par le volcan Poike qui culmine à une hauteur de 370 mètres.
Un autre chemin vous permettra d'atteindre le cratère du volcan Rano Raraku qui mesure 650 mètres de diamètre et au fond duquel se trouve un lac. Ce cratère sert de scène pendant le festival du Tapati Rapa Nui au Tau’a Rapa Nui, c'est à dire le triathlon de l'île de Pâques. Les compétiteurs doivent traverser le lac à la nage puis courir autour du cratère avec un régime de bananes sous chaque bras avant de terminer l'épreuve en traversant le lac sur une sorte de planche de surf en roseaux.
Sur la côte nord-est de l'île on découvrira d'autres sites archéologiques comme le Pu o Hiro, une pierre d'une hauteur de 1,25 mètre dont le nom signifie "Trompète de Hiro" puisqu'il s'agit en réalité d'un instrument de musique de la culture Rapa Nui.
A l'ouest de Pu o Hiro, le site de Papa Vaka possède de nombreux pétroglyphes représentant des scènes liées à la mer et à la pêche. On pourra y voir des gravures de thons, de requins, de pieuvres, de tortues de mer et d'hameçons. C'est sur ce site que se trouve le plus grand pétroglyphe de l'île, un canoé (Vaka dans la langue Rapa Nui) de 12 mètres de longueur.
En poursuivant la visite toujours vers l'ouest, on verra un des moaï les plus grands transportés par les Pascuans pour être placée sur l'Ahu Te Pito Kura. Cette statue renversée par les Pascuans mesure 10 mètres de hauteur et pèse plus les 70 tonnes. A côté son Pukao mesure près de 2 mètres et pèse près de 10 tonnes.
A 40 mètres de l'Ahu Te Pito Kura on pourra voir une étrange pierre ronde polie entourée de quatre autres pierres plus petites. Selon la légende cette pierre aurait été amenée sur l'île par le premier roi de l'île, Ariki Hotu Matua’a. On lui prête des pouvoirs magiques et nombreux sont les habitants comme les touristes à poser leurs mains sur cette pierre pour récupérer de l'énergie.
En poursuivant son chemin vers l'ouest sur la côte nord on arrivera à Playa Ovahe, un des rares endroits disposant une plage de sable car l'île est surtout entourée de falaises rougeoyantes et de rochers.
Si la plage est petite, elle enchantera les touristes avec son sable rosé résultant d'un mélange de scories volcaniques et de corail blanc, et ses falaises entourant la petite crique baignée par les eaux turquoises de l'océan.
Bien moins fréquentée que Playa Anakena, Ovahe se prête très bien à la pratique du snorkeling en raison de ses eaux tranquilles et limpides qui permettent d'observer une faune aquatique intéressante. Playa Ovahe sera pour certains une halte rafraîchissante avant de poursuivre la randonnée vers l'ouest, à destination de Playa Anakena.
A 18 kilomètres de Hanga Roa en empruntant la route qui traverse l'île, ou a 1 kilomètres de Ovahe, Anakena est la principale plage de l'île de Pâques. Avec sa grande plage de sable blanc bordée par les cocotiers et baignée par les eaux turquoise de l'océan, Anakena est un site paradisiaque où l'on pourra se baigner et observer la faune aquatique en pratiquant le snorkeling, ou tout simplement admirer le paysage en se prélassant sous les cocotiers.
C'est le matin que les touristes pourront le mieux apprécier Anakena car la grande majorité des visiteurs s'y rendent l'après-midi lors d'une excursion guidée. Pour arriver jusque là depuis Hanga Roa vous aurez le choix entre le taxi (environ 14 000 Pesos) ou faire le trajet en vélo, une balade d'une heure et demie, prenant en compte que la route monte et descend sur cette île volcanique.
Mais Anakena ne reçoit pas seulement des visiteurs venus profiter de la plage; la plupart s'y rendent pour admirer l'Ahu Nau Nau situé au bord de la plage et offrant ainsi une des plus belles images de l'île de Pâques.
Sur cette plateforme cérémonielle on pourra voir sept moaï dont cinq sont très bien conservés et deux pour qui il manque une grande partie. Quatre moaï portent un très gros pukao rouge sur la tête et on pourra apprécier la finesse des détails sculptés comme le noeud du cache-sexe sur leur dos, la représentation de la colonne vertébrale ou des tatouages sur les fesses.
Sur le mur de pierre où se dressent les moaï on distinguera également des pétroglyphes représentant des oiseaux et des lézards.
C'est également sur la plage d'Anakena que fut découvert l'oeil de corail blanc avec sa pupille en scorie rouge que l'on pourra voir dans le Musée Anthropologique Padre Sebastián Englert à Hanga Roa. C'est cet oeil qui a permis aux archéologues de reconstituer certains moaï fixant l'horizon avec leur regard étrange.
Anakena est aussi d'une grande importance historique pour les Pascuans car selon la légende c'est sur cette plage qu'aurait débarqué Ariki Hotu Matu’a, le premier roi de l'île qui établit sur ces lieux la première colonie.
Craignant de voir son île être engloutie par les eaux, Ariki Hotu Matu’a envoya 7 explorateurs pour découvrir une nouvelle terre où ils pourraient vivre et faire pousser l'igname. Après avoir découvert cette terre inhabitée, les explorateurs en informèrent Ariki Hotu Matu’a qui partit de Hiva Oa dans l'archipel des Marquises et débarqua à Anakena avec sa femme, sa soeur et une centaine de sujets.
Les 7 explorateurs qui permirent de découvrir l'île de Pâques seraient représentés sous la forme de 7 moaï dressés sur la plateforme cérémonielle de Ahu Akivi situé à une dizaine de kilomètres de Hanga Roa et proche de la grotte Ana Te Pahu, entre les volcans Puna Pau et Maunga Terevaka.
D'apparence similaire et d'une hauteur de 4 mètres, ce sont quelques uns des rares moaï qui regardent en direction de l'océan, même si celui-ci est distant de plus de 2 kilomètres. Mais le plus curieux c'est leur alignement qui correspond exactement au lever et au coucher de soleil lors des équinoxes de printemps et d'automne.
Selon d'autres archéologues ils ne s'agirait pas de la représentation des 7 explorateurs mais de 7 des 8 rois qui gouvernèrent l'île entre 1442 et 1600, le dernier d'entre eux ayant ordonné la construction de l'Ahu Akivi.
Mises à part quelques croisières dans le Pacifique qui font escale à Hanga Roa, la seule façon de se rendre à l'île de Pâques c'est de prendre l'avion avec LAN Airlines.
La compagnie LAN Airlines réalise un ou deux vols par jour entre Santiago et l'aéroport International Mataveri (IPC), un vol par semaine (le mardi, retour vers Papeete le lundi) depuis Tahiti, et des vols saisonniers depuis Lima au Pérou.
C'est donc de Santiago que l'on aura le plus de chances de prendre l'avion pour se rendre sur l'île de Pâques, un vol réalisé avec un Boeing 767-300 pour environ 500 € l'aller/retour.
Pour ceux qui souhaiteraient se rendre à l'île de Pâques depuis Tahiti l'aller/retour est proposé au même tarif que depuis Santiago.
L'aéroport International Mataveri possède une piste de 3318 mètres qui fut aménagée par les Etats-Unis afin de pouvoir recevoir la navette spatiale américaine en cas d'atterrissage d'urgence.
la plupart des hôtels proposent le transfert gratuit entre l'aéroport et Hanga Roa. Dans le cas contraire, le coût du taxi sera de 6 USD de jour et 10 USD de nuit, l'aéroport étant situé très près du village de Hanga Roa.
Pour réserver votre avion nous vous conseillons d'utiliser notre comparateur de billet d'avion au Chili.
Quelques routes traversent l'île de Pâques mais on y trouvera aucun bus pour s'y déplacer. Par contre vous trouverez à Hanga Roa un nombre important de taxis disposés à vous amener dans tous les coins de l'île (comptez 10 à 15 000 Pesos pour une course en moyenne), et des agences de location de voitures (à partir de 35 000 Pesos par jour), de motos (à partir de 20 000 Pesos) et même de quads (35 000 Pesos). La plupart des agences se trouvent le long de la calle Atami Tekena.
Mais pour la plupart des touristes la marche à pied ou le vélo seront les principaux modes de locomotion sachant que les distances ne dépassent guère les 20 kilomètres d'une extrémité à l'autre.
La location d'un vélo tout terrain est proposée en moyenne à 10 000 Pesos par jour mais les agences vous accorderont une réduction pour une durée plus importante.
On vous proposera également de découvrir l'île à dos de cheval, une balade qui peut être très intéressante quand il s'agit de grimper à certains endroits difficilement accessibles en voiture.
Les principaux hôtels de l'île ont des contacts avec des agences de voyages locales qui organisent des excursions vers les principaux sites comme l'agence Kari Travel. Sachez cependant qu'il faudra compter en moyenne 50 € et par personne pour réaliser ces excursions à la découverte des trésors de l'île de Pâques.
N'oubliez pas non plus que pour pouvoir circuler à l'intérieur de l'île de Pâques et quelque soit votre mode de locomotion, vous devrez payer un droit d'entrée pour visiter ce parc national.
Le tarif est de 10 000 Pesos pour les chiliens et 30 000 Pesos pour les touristes étrangers. Le billet peut s'acheter à l'aéroport ou à l'entrée des principaux sites de l'île comme le Rano Raraku.
Ce billet a une validité de 5 jours, vous permettant de visiter autant de fois le site qui vous plaira, et devra être présenté à tous les points de contrôle.
Comme à l'aller, vous n'aurez pas vraiment le choix pour repartir de l'île de Pâques. A part les quelques touristes qui auront découvert l'île pendant une escale de leur croisière, les autres prendront généralement un des deux vols quotidiens de LAN Airlines à destination de Santiago du Chili.
A certains moments de l'année LAN Airlines propose des vols entre Lima et l'île de Pâques, ce qui permet aux voyageurs d'arriver sur l'île depuis Santiago et de repartir ensuite vers le Pérou pour poursuivre son voyage (ou l'inverse).
LAN Airlines propose également un vol hebdomadaire entre l'île de Pâques et Tahiti (le lundi), un vol bien pratique pour ceux qui souhaiteraient réaliser un tour du monde en passant par les îles de la Polynésie.
Pratiquement tous les hôtels sont regroupés à Hanga Roa, quelques un seulement se trouvent situés légèrement au nord et à l'est du village.
Les tarifs des hôtels sont relativement élevés à Hanga Roa et les voyageurs disposant d'un petit budget devront donc faire un certain sacrifice financier ou choisir de dormir dans un des campings de l'île comme le Camping Mihinoa, le Camping Tipanie Moana ou le Camping Ana Otai. Si vous disposez de votre propre tente il faudra compter de 5000 à 7000 Pesos la nuit par personne pour passer la nuit en camping, mais il est possible de louer la tente et le sac de couchage si vous ne disposez pas du matériel pour camper. Sachez cependant que tous les services se payent en général sur les terrains de camping, forfait pour recharger vos appareils électriques, accès wifi, lave-linge, etc... et qu'il faudra emporter une lampe de poche pour s'éclairer la nuit.
Certains campings vous proposent également des dortoirs pour 10 000 pesos par personne et des bungalows avec des chambres doubles souvent moins chers que les hôtels de Hanga Roa.
Parmi les hôtels proposés à Hanga Roa on aura le choix entre des établissement situés le long des rues principales pour profiter de la présence des restaurants, des bars, des discothèques et des agences de voyages proposant des excursions dans l'île, ou des bungalows légèrement à l'écart du centre ville ou le long de la côte. Mais quelque soit l'hébergement que vous aurez choisi, vous ne serez jamais très loin du centre du village et vous pourrez donc facilement faire le trajet à pied ou en vélo.
Rapa Nui Camping Plus : Au nord-est de Hanga Roa et à moins de 10 minutes à pied de la carrière de Puna Pau où on préparait les pukaos des moaï, ce camping dispose d'une connexion wifi et vous propose des tentes pour deux personnes avec sacs de couchage à partir de 28 €.
Hostal Mihira'a : proche de l'aéroport mais dans un quartier tranquille de Hanga Roa, cet hôtel dispose d'une connexion wifi, une cuisine commune, un salon commun et propose des chambres doubles avec téléviseur et salle de bains privée à partir de 55 €.
Hostal Vai Kapua : Entre l'église Santa Cruz et la Caleta Hanga Roa, l'Hostal Vai Kapua dispose d'un beau jardin, une navette pour l'aéroport, un salon commun, un service de blanchisserie, un bureau d'excursions, et vous propose des chambres doubles avec vue sur le jardin et salle de bains privée à partir de 60 €, petit déjeuner compris.
Cabañas Pumakari : Proche des principales attractions de Hanga Roa et du site archéologique Ahu Tahai, cet établissement dispose d'un grand jardin avec barbecue et vous propose des bungalows équipés d'un téléviseur LCD, une cuisine équipée et une salle de bains privée à partir de 74 €.
La Perouse Rapa Nui : Au bord de l'océan et à deux pas de la Caleta Hanga Roa, cet établissement de luxe dispose d'une connexion wifi, un service de location de vélos, une navette pour l'aéroport, un jardin avec barbecue, un bureau d'excursions, et vous propose des bungalows avec vue sur la mer, terrasse, cuisine équipée, coin salon et salle de bains privée à partir de 387 €, petité dejeuner compris.
Hare Noi : Proche de l'aéroport, cet établissement de grand standing dispose d'un spa avec solarium en pierre volcanique, une piscine, un restaurant, un bureau d'excursions, une connexion wifi, et vous propose de beaux bungalows avec balcon et vue sur le jardin, téléviseur et salle de bains privée à partir de 552 € (331 € en promotion à certaines dates).
Pour trouver votre hôtel au meilleur prix nous vous conseillons d'utiliser notre comparateur d'hôtels à Hanga Roa.