A 140 kilomètres à l'est de Paramaribo, Albina se trouve sur la rive gauche du Maroni qui délimite la frontière avec la Guyane Française. Située en effet en face de Saint-Laurrent du Maroni, Albina est la porte d'entrée vers ce département français d'outre-mer ou, inversement, le point d'accès vers le Suriname quand on vient de la Guyane.
Albina a été fondée le 13 décembre 1846 par l'explorateur allemand August Kappler sur l'emplacement d'un village Caraïbe, lui donnant ce nom en hommage à sa fiancée et future épouse Albina Josefine Liezenmaier. La commune s'est développée ensuite quand on y découvrit de l'or, attirant de nombreux aventuriers européens en quête de fortune.
Avec ses belles villas coloniales en bois semblables à celles de Paramaribo, Albina est devenue rapidement une station balnéaire où les habitants de la capitale venaient se détendre au bord du Maroni.
Malheureusement, une grande partie de la ville a été détruite pendant la guerre civile qui opposaient entre 1986 et 1992 les partisants de Dési Bouterse à ceux de Ronnie Brunswijk.
Dans cette petite commune, une grande partie de la population descend des anciens esclaves noirs africains (les Marrons) qui se sont réfugiés au Suriname au 19ème siècle, donnant à Albina une ambiance caribéenne.
Ce n'est pas l'architecture d'Albina qui attirera les visiteurs, mais sa situation au bord du Maroni où l'on pourra observer de magnifiques coucher de soleil et faire des excursions le long du fleuve pour découvrir ses îles en prenant place dans les pirogues traditionnelles connues sous le nom de korjaal.
Albina est égalemment très bien située pour faire des excursions vers d'autres sites à découvrir au Suriname comme Moengo, Galibi ou Langetabbetje.
Moengo se trouve à 33 kilomètres à l'ouest d'Albina et fut fondée au début du 20ème siècle après que la Suriname Bauxite Company y découvrit de grandes quantités de bauxite, une des principales ressources du pays.
Au début Moengo n'était accessible par la rivière Cottica, un affluant du Commewijne qui se jette dans l'océan Atlantique près de Nieuw Amsterdam. La bauxite était transportée par voie maritime jusqu'à Trinidad et Tobago avant d'arriver aux Etats-Unis. Mais les mines de bauxite de Moengo se sont épuisées et une grande partie de la population est partie quand la compagnie a décidé d'exploiter la mine de Coermotibo plus au nord, transportant le minerai jusqu'à Paranam (au sud de Paramaribo) pour le transformer en aluminium.
A Moengo on visitera le Village du Personnel, un quartier de la commune construit par la compagnie Suralco, filiale au Suriname de la société américaine Alcoa. En découvrant les beaux pavillons alignés de ce quartier, on note très bien le style d'architecture à l'américaine. Au bout du Village du personnel on découvrira la Villa Casa Blanca qui servait à l'époque de club privé pour les employés les plus importants de l'entreprise.
On pourra visiter également le Studio d'Art Tembé, une fondation créée par l'artiste Marcel Pinas qui s'est inspiré de l'art Tembé pour réaliser ses oeuvres contemporraines. C'est dans ce bâtiment que se trouvent les ateliers des jeunes et des artistes qui viennent s'intier à ce genre.
On ne manquera pas non plus de visiter l'ancien entrepôt de la Suralco qui expose des objets et des documents relatifs à l'histoire de l'exploitation de la bauxite à Moengo.
Au nord de Moengo, entre la rivière Cottica et la côte Atlantique, on découvrira la Réserve Naturelle Wia Wia qui possède une plage où viennent pondre les tortues marines. Mais cette plage a perdu beaucoup de sa superficie et la réserve est surout visitée pour y observer une grande variété d'oiseaux qui y ont trouvé refuge. Aves ses marais recouverts par la mangrove et des forêts de plantes xérophytiques, la réserve Wia Wia est d'une très grande biodiversité. Les eaux douces et saumâtres de ses marais sont peuplées par de nombreux poissons, crevettes et crabes qui constituent la base de l'alimentation des oiseaux qui abondent dans cette région. On y a compté plus de 100 000 oiseaux réunis au même instant sur ce territoire couvrant à peine 36 000 hectares, dont de magnifiques ibis rouges mais aussi des espèces endémiques comme le picumne, le pic rougeâtre et la buse buson.
Galibi est un village qui se trouve sur la rive gauche du Maroni, peu avant son embouchure avec l'Océan Atlantique. C'est par bateau que l'on rejoindra Galibi au départ d'Albina, une expédition qui vous permettra de découvrir les indiens Kali'na dont la plupart se sont métissés avec les anciens esclaves noirs africains connus sous le nom de Marron.
Ce voyage en pirogue depuis Albina dure 1h30 et la plupart des touristes font l'aller/retour dans la journée, mais des possibilités d'hébergement existent chez l'habitant.
Galibi a été formé en réalité par la fusion avec deux villages nommés Christiaankondre et Langamankondre qui se sont installés sur un banc de sable de 5 kilomètres de longueur sur 800 mètres de largeur au bord du Maroni, dans une zone envahie par la mangrove et des marais qui forment la Réserve Naturelle de Galibi. Dans ces trois villages, les habitants suivent le mode de vie de leurs ancêtres en vivant de la chasse, la collecte des fruits et de l'agriculture de subsistance.
Les touristes se rendent à Galibi pour découvrir ces villages indigènes mais aussi pour se rendre dans la Réserve Naturelle de Galibi qui couvre une superficie de 4 000 hectares et qui abrite de nombreuses tortues marines. Galibi est en effet le lieu de ponte de plusieurs espèces de tortues dont la tortue luth, la tortue olivâtre, la tortue imbriquée et la tortue verte. On pourra donc observer ces tortues sur les plages de cette réserve protégée qui octroie cependant un quota d'oeufs aux habitants des villages voisins.
Palumeu (ou Paloemeu en hollandais) est un village indigène situé au sud du Suriname et que l'on peut atteindre par avion en atterrissant sur l'aérodrome Vincent Fayks au départ le l'aéroport Zorg en Hoop de Paramaribo, ou en remontant le Maroni puis la rivière Tapanahoni en pirogue depuis Albina. Si cette deuxième solution vous prendra plusieurs jours de voyage, ce sera aussi l'occasion de découvrir les magnifiques paysages, les villages indigènes et la faune au bord de ces cours d'eau.
A Palumeu vous pourrez loger au Jungle Lodge situé près du village peuplé par les tribus Trio et Wayana. Ce séjour sera pour beaucoup de touristes l'occasion de découvrir la vie de ces indiens en plein coeur de la forêt tropicale, goûtant à leurs spécialités locales comme le Kasiri (une sorte de bière de manioc), ou le peprewatra qui est une soupe de poissons pêchés dans la rivière Tapanahoni.
Autour du village, vous pourrez faire de belles excursions dans la forêt en observant les singes hurleurs et en grimpant au sommet de la colline Poti pour admirer la forêt amazonienne. Lors de vos balades en pirogue sur la rivière vous apercevrez des caïmans, des loutres géantes et en levant les yeux de magnifiques oiseaux comme les toucans et les aras.
Albina possède un petit aéroport mais la distance depuis Paramaribo est si peu importante, 140 kilomètres, qu'il vaut mieux faire le trajet en bus ou en taxi.
Pour ceux qui souhaiteraient malgré tout faire le trajet entre Paramaribo et Albina en avion, trois compagnies aériennes proposent ce trajet au départ de l'aéroport Zorg en Hoop : Blue Wing Airlines, Caricom Airways et Gum Air. Les petits avions atterrissent sur l'aéroport d'Albina situé à moins de 2 kilomètres au nord du centre ville.
Le bus est le moyen de transport le moins cher pour se rendre à Abina depuis Paramaribo (environ 15 € par personne), mais vous pourrez aussi vous y rendre en taxi car la concurrence est telle sur cette route que vous payerez à peine plus cher (environ 20 € par personne) pour ce trajet de deux heures environ.
On accède aussi à Albina depuis Saint-Laurent du Maroni, en Guyane Française, grâce au ferry qui traverse le fleuve. Le tarif est de 4,10 € par personne ou 34,20 € par voiture avec chauffeur.
Si vous manquer le départ du ferry vous trouverez sans difficultés des pirogues qui vous proposeront de traverser le Maroni.
Pas facile de trouver un hébergement à Albina car si la commune fut auparavant une station balnéaire très appréciée, aujourd'hui elle ne sert pratiquement que point de passage entre la Guyane Française et le Suriname, les visiteurs se rendant rapidement à Paramaribo.
Si vous prévoyez de séjourner à Albina, il faudra donc bien se renseigner sur les possibilités d'hébergement en téléphonant dans les quelques hôtels répertoriés.
Si vous ne trouvez pas de places disponibles dans les hôtels il faudra alors envisager de dormir chez l'habitant ou traverser le fleuve pour trouver un hébergement à Saint-Laurent du Maroni, sachant qu'il vous faudra repayer une carte de tourisme pour revenir ensuite au Suriname.