Francisco Coloane est né le 19 juillet 1910 à Quemchi, un petit port de pêche de la grande île de Chiloé, au Chili. Son père, Juan Agustín, était capitaine du Yelcho, le premier baleinier du Chili. Sa mère, Humiliana Cárdenas, était agricultrice.
Francisco n'a même pas dix ans quand son père décède, vaincu par le diabète.
En 1923, il fait son premier voyage sur l'océan pour rejoindre Punta Arenas, à l'extrême sud du pays. Il s'y installe avec sa mère et fait ses études au séminaire de Ancud.
Mais comble de malheur, sa mère décède à son tour en 1925.
A l'âge de 17 ans, Francisco abandonne le collège pour gagner sa vie. Il fait son service militaire, travaille comme marin à travers les canaux de la Patagonie, ou comme ouvrier agricole de la Pampa australe ; une expérience qui lui servira plus tard dans ses futures aventures littéraires.
Puis il se présente au directeur du journal "El Magallanes", et lui propose d'écrire un éditorial qui s'appellera "Desde el minarete", signé du pseudonyme "Hugo del Mar".
Au début des années 30, Francisco Coloane part pour Santiago du Chili à la recherche de meilleures opportunités. Là, il travaille comme journaliste pour "Las Últimas Noticias", un emploi pour lequel il n'avait pas besoin de titre universitaire mais d'un grand esprit aventurier.
En 1932, il reçoit une lettre d'une belle jeune fille qu'il avait rencontrée jadis à Punta Arenas. Elle s'appelle Manuela Silva. Francisco décide alors de retourner à Punta Arenas la rencontrer et se marie.
Malheureusement, trois ans plus tard Manuela meurt d'un cancer et Francisco Coloane reste seul avec son fils Alejandro.
Il écrit son premier conte intitulé "Perros, caballos, hombres", imitant l'œuvre de Ferdinand Ossendowski, "Bêtes, hommes et dieux". C'est pendant un voyage à bord du navire école General Baquedano, qu'il a l'idée d'écrire "El último grumete de la Baquedano", publié en 1941 et qui sera lu par deux générations de chiliens : Un marin tente de violer un mousse, mais celui-ci résiste et parvient à jeter son agresseur par dessus bord.
Francisco Coloane exerce la fonction d'inspecteur du travail à Punta Arenas, ce qui lui permet d'observer les rapports entre patron et employé, constatant tous les abus et les désarrois.
En 1936, il repart pour Santiago et occupe un poste au Service Culturel su Ministère du Travail où il se lie d'amitié avec Pablo Neruda, Nicómedes Guzmán, Oreste Plath et d'autres écrivains empêtrés dans la bureaucratie pour pouvoir survivre.
Il s'enthousiasme avec l'arrivée au pouvoir du Front Populaire et de Aguirre Cerda, et travaille comme chroniqueur pour les journaux "El Sol", "La Nación" et "El Chileno".
Quelques années plus tard il fait connaissance de Eliana Rojas avec qui il se mariera en 1944 et qui sera la mère se son deuxième fils Juan Francisco. Avec sa nouvelle famille il continue de travailler comme journaliste, jusqu'à ce qu'un Prix gagné à un concours littéraire change son destin.
C'est en 1941, et Francisco Coloane reçoit le Prix du concours Zig-Zag pour El último grumete de La Baquedano. Avec ce Prix il reçoit 7000 pesos plus l'édition de son roman.
Dès sa publication le public et les critiques littéraires accueillent très favorablement son œuvre.
En 1964 il reçoit le Prix National de Littérature, et en 1966 il est élu Président de la Société des Ecrivains du Chili. Mais il ne se coupe pas du monde du journalisme et devient membre également du Collège de Journalistes.
En 1980, il devient membre de l'Académie Chilienne de la Langue.
Francisco Coloane a voyagé à maintes reprises à l'étranger, participant en tant que membre de jury des concours littéraires, invité à des congrès d'écrivains, aussi bien latino américains qu'européens. Il est mort à Santiago du Chili le 5 août 2002, à l'âge de 92 ans, et ses restes ont été brûlés dans un cimetière tenu secret selon la volonté de l'écrivain.
L'oeuvre de Francisco Coloane n'est ni complexe ni expérimentale. C'est le triomphe de la simplicité et du style direct qui décrit les espaces immenses du Chili et ses personnages qui luttent pour survivre dans les paysages sauvages.
Découvrez ci-dessous les principales oeuvres de Francisco Coloane, certaines traduites en Français et d'autres en Espagnol.