Les bains sulfureux de Tbilissi
Par Americas • Catégorie: SéjoursAnnonce publicitaire :
Avec une température qui oscille entre 35 et 37°, les bains sulfureux de Tbilissi font le bonheur des habitants et des visiteurs de la capitale de la Géorgie.
Abanotubani (ce qui signifie « le quartier des bains ») est un des endroits les plus accueillant et les plus pittoresques de la vieille ville de Tbilissi qui est née il y a 1500 ans grâce à ses eux thermales.
Selon la légende, le roi Vakhtang Ier Gorgassali chassait au faucon dans la forêt. Celui-ci attrapa un faisan mais les deux oiseaux tombèrent dans une source d’eau chaude.
En découvrant cette source d’eau chaude le roi décida d’y fonder une ville qu’il nomma Tpili, ce qui veut dire « chaud » en Géorgien. Ainsi naquît Tbilissi (« endroit chaud ») en raison de la présence de nombreuses sources d’eau chaude.
Les premières mentions des bains de Tbilissi apparaissent cependant beaucoup plus tard, au 16ème siècle. Occupée tour à tour par les Mongols de Gengis Khan, les Perses et les Ottomans, les bains de Tbilissi sont d’architecture perse.
Ce sont des constructions basses, pratiquement creusées dans la terre et couronnées de coupoles semi-sphériques qui possèdent à leur sommet une petite ouverture pour illuminer l’intérieur.
Les bains sulfureux de Tbilissi ne servaient pas uniquement pour s’y baigner, mais aussi pour traiter bien des maux comme la constipation, les rhumatismes, les douleurs lombaires ou tout simplement pour reprendre des forces.
En réalité ces bains fonctionnaient comme une sorte de club où les gens se réunissaient pour se reposer, parler affaires et même pour y déguster des repas gargantuesques.
Les bains de Tbilissi étaient également le lieu où l’on arrangeait les mariages et où se connaissaient les futurs mariés, une sorte d’agence matrimoniale de l’époque.
Mais les bains de Tbilissi ont souffert de la colère des envahisseurs. En 1795 le fondateur de la dynastie Perse des Qajar, Agha Mohammad Shah, avait entendu dire que les thermes sulfureux de Tbilissi avaient des vertus curatives. Il décida de s’y baigner mais en l’absence de résultats pour sa santé il se mit en colère et ordonna la destruction des bains.
Les bains furent reconstruits trois ans plus tard, après l’expulsion des Perses de Tbilissi par Georges XII, dernier roi de Géorgie. Leur architecture n’a pas changé depuis cette époque et ont appartenu à l’État jusqu’à il y a 3 ans.
Les trois thermes de Tbilissi les plus connus se nomment Chreli abano, Gogirdis abano et Samepo abano. Ils ont été vendus aux enchères pour la somme de 4,17 millions de dollars.
« Nous avons au minimum une centaine de visiteurs par jour, et parmi eux il y a de nombreux touristes étrangers », nous explique Nanuli, l’administrateur de Chreli abano.
Mais le plus gros de la clientèle est formé par un groupe d’habitants de Tbilissi qui a pris l’habitude de se rendre aux bains une fois par semaine. Ils y vont en famille ou entre amis.
Pourtant les bains privés de Tbilissi sont assez chers par rapport aux salaires de la Géorgie. Une heure dans le meilleur bain privé de Chreli abano coûte 80 laris, soit 50 dollars environ, une somme équivalente à un tiers du salaire moyen en Géorgie.
Mais les bains sulfureux de Tbilissi sont à la portée de tous dans les salles communes où le tarif pour une heure ne dépasse pas les deux dollars.
La température des eaux varient entre 35 et 37° et les médecins recommandent cependant aux baigneurs de n’y rester qu’entre 8 et 12 minutes selon les personnes.
Alors quand vous partirez à la découverte de Tbilissi, avant de d’admirer la ville du haut de sa forteresse, n’oubliez pas d’aller prendre des forces dans les bains.
Lors de son voyage en Géorgie, Alexandre Dumas avait écrit ceci : « Le sentiment merveilleux de liberté et du bien-être m’a envahi. Toute ma fatigue s’ est envolée et je me suis senti assez fort pour monter la montagne ».
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