Le célèbre ethnologue et académicien français Claude Lévi-Strauss est mort dans la nuit du du 31 octobre au 1er novembre, entre Halloween et la Toussaint.

Si ces œuvres et son analyse des sociétés américaines ont marqué le monde entier, Claude Lévi-Strauss s’est pourtant effacé sans bruit à l’âge de 100 ans.

Né le 28 novembre 1908, Claude Lévi-Strauss s’est fait connaître du grand public en 1955 grâce à un livre, Tristes Tropiques, un journal de voyage dans lequel il attire l’attention du lecteur dès cette époque sur les désastres de la planète et la destruction des diversités humaines.

Relatée avec simplicité, son expérience auprès des indiens du Brésil ressemble en effet à un carnet de voyage, même s’il commence ce livre en confessant qu’il hait les voyages et les explorateurs, des êtres qu’ils considèrent peut-être comme des voyeurs plutôt des observateurs qui souhaiteraient apprendre de ceux qu’ils côtoient.

C’est en observant les peuples américains que Claude Lévi-Strauss s’est rendu compte de la richesse des traditions de chacune des civilisations qu’il a étudié, leurs relations avec la nature, et du danger de la globalisation.

Claude Lévi-Strauss était sans doute un des premiers écologistes avant l’heure, soucieux de l’action de l’homme sur l’environnement dans lequel il vit.

Si Claude Lévi-Strauss rappelait que 90% du travail d’un ethnologue se passait dans une bibliothèque, il était pourtant de ceux qui jugent indispensable le contact avec les civilisations pour mieux les comprendre.

Agrégé puis professeur de philosophie, Claude Lévi-Strauss ne tardera pas à s’intéresser aux sociétés indigènes, étudiant le comportement des indiens Bororo et Nambikwara au Brésil, travaux qui lui servirent ensuite à la rédaction de son best-seller « Tristes Topiques ».

En observant comment vivaient ces peuples, Claude Lévi-Strauss assiste à l’agonie d’un peuple vivant comme autrefois de la chasse et de la cueillette en plein 20ème siècle.

Anthropologe et ethnologue, Claude Lévi-Strauss était un véritable globe-trotter à l’écoute des peuples qu’il découvrait et qu’il étudiait avec intérêt pour mieux nous les faire connaître.

Après la publication de « Tristes Tropiques », Claude Lévi-Strauss sera un ethnologue reconnu internationalement. En 1958 il publie un autre livre qui aura beaucoup de succès, Anthropologie structurale, un livre qui reprend ses travaux sur les peuples premiers et leurs mythes, un ouvrage qui constitue pour certains une véritable bible de l’ethnologie.

Elu au Collège de France en 1959, Claude Lévi-Strauss deviendra immortel en 1973 en entrant à l’Académie Française.

Cet homme qui a passé de nombreuses années au Brésil pour étudier les civilisations les plus primitives accompagnera le président François Miterrand en visite dans ce pays en 1985.

Claude Lévi-Strauss lèguera au Musée de l’Homme la plupart de ses collections d’objets rapportés du Brésil, ainsi que les nombreuses photos prises durant ses observations.

Claude Lévi-Strauss était un de ces hommes qui pensaient et qui tentaient de convaincre les hommes de sa société que les civilisations dites primitives ne sont en rien inférieures à la notre, que leur savoir traditionnel est aussi riche que notre savoir scientifique.

Mais si beaucoup de monde reconnait la sagesse de Claude Lévi-Strauss, peu de sociétés modernes lui firent cas et ce grand homme n’hésitait pas à déclarer : « Je m’apprête à quitter un monde que je n’aime pas ».

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