La Morna est un genre musical très connu au Cap-Vert, comparable au Fado du Portugal, la Modinha du Brésil, le Tango en Argentine ou le Lamento en Angola.

Chantée le plus souvent en créole capverdien et accompagnée par un groupe musical jouant de la clarinette, du violon, du piano, de l’accordéon, de la guitare et du cavaquinho, la Morna a été popularisée par la chanteuse Cesaria Evora.

Connue sous le nom de la « Reine de la Morna » ou « la diva aux pieds nus », Cesaria Evora (27-08-1941, 17/12/2011) a fait connaître cette musique très populaire du Cap-Vert dans le monde entier, permettant aux gens de découvrir ces îles tropicales au large de l’Afrique.

Cesaria Evora commença a chanter dans les bars et les hôtels de Mindelo, sur l’île São Vicente, dès l’âge de 16 ans puis se décida à exercer ses talents au Portugal dans les années 1980.

C’est à Paris que Cesaria Evora fut reconnue comme une très grande chanteuse suite à l’accueil très chaleureux que lui réserva le public à la sortie de son album en 1988 « La diva aux pieds nus ».

Avec sa voix rauque et chaloupée, Cesaria Evora envoûte le public en chantant l’histoire de son pays isolé de tout, faisant allusion au commerce des esclaves et à l’émigration de ses concitoyens.

C’est avec la chanson « Sodade » (Saudade en portugais) que Cesaria Evora a charmé le public français en 1992, devenant une star internationale à l’âge de 50 ans.

Comme pour le Fado, la Moldinha, le Tango ou le Lamento, la Morna traduit la complainte de ceux qui ont la nostalgie du pays, les moments de joie et de tristesse chantés sur un ton pratiquement toujours monotone (composé dans le même ton).

L’instrument le plus courant pour accompagner la Morna c’est la Violão du Cap-Vert, une guitare à dix cordes qui suffit parfois à accompagner la voix du chanteur avec un violon qui assurera la partie mélodique.

Mais plus généralement les groupes de Morna comptent également d’une contrebasse, un piano et un cavaquinho. Le cavaquinho est une petite guitare d’origine portugaise à quatre cordes ressemblant au Ukulélé de Hawaï. Les groupes les plus importants utiliseront aussi une clarinette, une basse, une guitare électrique, une trompette et des instruments à percussion comme le Güiro typique de Cuba tout comme les Bongos.

Si on ne sait pas exactement où et quand est apparue la Morna la légende veux qu »elle soit née au 18ème siècle sur l’île de Boa Vista. La plus vieille chanson connue serait cependant « Brada Maria », composée en 1870.

Tout comme l’apparition de la Morna, l’origine du nom est incertaine. Pour certains le nom viendrait de l’anglais « to mourn », qui veut dire « faire le deuil ». D’autres pensent au contraire qu’il viendrait du français « morne », nom donnait aux collines des Antilles françaises où l’on chante les « mornes ». Mais pour la plupart des habitants du Cap-Vert la « Morna » viendrait du féminin du mot portugais « Morno » (chaud) faisant allusion au caractère doux et plaintif de la musique.

C’est le poète cap-verdien Eugenio Tavares qui a apporté à la Morna son caractère romantique au début du 20ème siècle. Dans l’île de Brava d’où est originaire Eugenio Tavares, la Morna a un rythme plus lent que la Morna de Boa Vista et les thèmes tournent plus autour de l’amour et des sentiments amoureux.

Dans les années 1930 c’est le style de la Morna de São Viente qui s’impose avec une influence brésilienne introduite par le compositeur Francisco Xavier da Cruz (connu sous le nom de B. Leza), une influence connue au Cap-Vert sous le nom de « meio-tam brasileiro », le Brésil en demi-teintes.

Dans les années 1950 à 1970, la Morna subit la concurrence de la Coladeira, un style musical qui est apparu à Sño Vicentre dans les années 1930. La Coladeira est en rupture avec les thèmes mélodramatiques de la Morna avec des paroles plus sarcastiques et traitant de sujets d’actualités.

C’est avec l’apparition de Cesaria Evora sur la scène internationale que la Morna se fit connaître dans le monde entier grâce à la touche mélancolique qu’a sut faire passer la chanteuse, permettant à ceux qui ne comprennent pas les paroles de ressentir les émotions qu’elle a voulu transmettre.

Voyage au Cap-Vert

L’ancienne colonie portugaise s’est ouverte depuis peu au tourisme international et de nombreuses agences de voyages vous proposent aujourd’hui d’en découvrir ses charmes.

Le Cap-vert c’est un peu le Portugal aux tropiques avec la Morna qui fera penser au Fado Portugais, une architecture et des traditions portugaises encore bien présentes sur toutes les îles.

En voyageant au Cap-Vert vous vous trouverez au carrefour de trois continents : l’Europe, l’Afrique et l’Amérique du Sud. Vous y trouverez des paysages qui ont préservé leur beauté naturelle, des plages encore peu fréquentées, et surtout des habitants très accueillant qui vous feront découvrir la richesse de leur culture.

La compagnie aérienne qui offre le plus de vols à destination du Cap-Vert au départ de l’Europe c’est TAP Portugal qui dessert Praia, Sal et São Vicente.

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