Une photo circulant sur les réseaux internet de ce qui pourraient être les nouveaux uniformes de Turkish Airlines a déclenché une polémique en Turquie.

Sur cette photo on peut voir quatre hôtesses de l’air et un steward portant des uniformes rappelant les vêtements de style ottoman et coiffés d’un fez.

Le fez est une coiffe traditionnelle ottomane utilisée notamment par l’armée turque. C’est le sultan Mahmoud II qui avait introduit le fez dans le code vestimentaire en 1826, année où il ordonna le massacre des Janissaires

Mais à la création de la Turquie moderne après la première guerre mondiale, Mustapha Kemal décide d’interdire en 1925 le fez qui était le symbole du féodalisme, tout comme le voile islamique.

Ces uniformes du personnel navigant de Turkish Airlines ont été dessinés par Dilek Hanif, une couturière turque très connue qui s’inspire beaucoup des cultures ottomanes et seldjoukides pour ses créations.

Dilek Hanif a cependant précisé que cette photo était l’illustration d’un projet parmi une cinquantaine et que les modèles présentés n’étaient pas ceux qu’elle préférait.

La créatrice de mode Turque a déclaré que la compagnie lui avait demandé de réaliser des uniformes avec des robes longues qu’elle juge peu pratiques pour les hôtesses de l’air, un projet qu’elle refuserait de signer.

Même si Dilek Hanif confie ne pas apprécier les uniformes présentés sur la photo, les détracteurs constatent que la compagnie aérienne a fait la demande d’un tel projet jugé très discutable, puisqu’il ne correspond pas aux idéaux laïcs de Mustafa Kemal Atatürk, le Père de la Turquie moderne.

La polémique sur les uniformes des hôtesses intervient alors que la compagnie vient de décider d’interdire de servir de l’alcool sur ses vols intérieurs.

Dans l’embarras, la direction de Turkish Airlines se défend de vouloir propager les idées islamistes dans un pays dirigé par un Premier Ministre qui a autorisé le port du voile en 2008.

Selon la compagnie, la demande de boissons alcoolisées sur de nombreuses lignes intérieures étaient si faible qu’elle ne se justifiait plus.

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