Organisation Mondiale du Tourisme

C’est ce qu’ont souhaité faire entendre les grands patrons de l’industrie du voyage qui étaient réunis à Florianopolis au Brésil pour parler de la situation économique et de la crise que traverse le secteur touristique.

Selon Jean-Claude Baumgarten, président du Conseil mondial du voyage et du tourisme, le tourisme est le plus gros employeur du monde et doit être pris en compte pour jouer un rôle dans la relance de l’économie mondiale.

Mais c’est le contraire qui se produit avec une marginalisation du secteur alors que le tourisme représente 9% du PIB mondial et génère quelques 220 millions d’emplois. Des chiffres considérables mais que personne ne semble vraiment prendre au sérieux.

Contrairement aux banques et aux entreprises automobiles, l’industrie du tourisme de demande pas un plan de sauvetage mais des mesures incitatives pour favoriser les voyages : supprimer les visas ou facilité leur émission, diminuer les taxes d’aéroport, des réductions fiscales, un engagement des États dans la réhabilitation des routes ou des aéroports, des campagnes de promotion des villes, des régions et des pays.

Selon Hubert Joly, Président Directeur Général du groupe Carlson, il ne faut pas tergiverser longtemps car des millions d’emplois pourraient être perdus pour le réceptionniste de l’hôtel, la femme de ménage, l’hôtesse de l’air, l’agent de voyage, et tous ceux qui vivent indirectement du tourisme comme le chauffeur de taxi ou les commerçants à proximité des sites touristiques.

La situation est très préoccupante et il est urgent d’agir. En Espagne ce sont 600 emplois par jour qui sont perdus depuis 5 mois, chiffres communiqués par José Luis Zoreda qui dirige Exceltur, une association regroupant les 30 plus grandes entreprises du tourisme espagnoles.

Selon le Conseil mondial du voyage et du tourisme (WTTC) la crise économique entraînera un recul de 3,5% de l’activité touristique en 2009. Cependant, ce sont 5 474 milliards de dollars de chiffre d’affaire qui sont attendus pour cette même année dans le monde. Quelle autre activité serait capable d’apporter autant à l’économie mondiale ?

Quelque soit le type d’hébergement, le style de vacances des gens, l’activité touristique est en effet génératrice de richesses comme le souligne Carlos de Melo Ribeiro, président de Siemens Portugal qui fait remarquer que les 250 000 golfeurs qui viennent chaque année au Portugal dépensent 2 milliards d’euros, soit bien plus que le premier exportateur automobile du pays.

Les professionnels du tourisme dénoncent également les mesures protectionnistes des États visant à inciter leus concitoyens à visiter leur propre pays pour conserver les emplois de ce secteur, comme on a pu le voir avec la grippe mexicaine et les gouvernements déconseillant les voyages au Mexique.

La Grippe s’est stabilisée au Mexique avec deux fois moins de cas qu’aux États-Unis selon les derniers chiffres communiqués par l’OMS et certains pays comme la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou la Belgique ont levé leurs restrictions.

Mais le mal a été fait quand ces pays sont allés au-delà des conseils donnés par l’Organisation Mondiale de la Santé, provoquant une vague d’annulation de voyages vers le Mexique sans précédent. Des sites comme ceux de la Riviera Maya qui ne présentent pas vraiment de risque de contagion ont vu leurs hôtels désertés, mettant au chômage des milliers de personnes.

Cependant, si certains représentant de la 9ème édition du Sommet du voyage et du tourisme critiquaient l’attitude de la Chine avec des mesures excessives contre l’épidémie, le président de l’Organisation mondiale du tourisme, Jean-Claude Baumgarten, estime que ses mesures ont été efficaces car en réagissant vite on rassure plus rapidement les voyageurs quand la situation revient à la normale.

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