Une annonce qui risque de faire du bruit dans le monde du transport aérien : Ryanair serait en mesure de proposer des billets d’avion à 15 euros entre l’Europe et les États-Unis.

La compagnie aérienne irlandaise Ryanair a clairement laissé entendre qu’elle désirait ouvrir des lignes entre l’Europe et les États-Unis avec des billets en classe économique qui pourrait même être vendu à partir de 10 €.

Pour gagner de l’argent sur les vols long-courrier à bas coût Ryanair prétend pouvoir appliquer le même modèle économique que suit l’entreprise en Europe avec ses vols moyen-courrier, offrant des services supplémentaires aux passagers de la classe affaire.

Dans un premier temps les vols se feraient à partir du hub de la compagnie à Londres Stansted à destination de New York, Los Angeles, San Francisco, Boston et Miami.

Mais cette annonce pourrait être une fois encore un beau coup de publicité pour Ryanair car la compagnie irlandaise est encore très loin de pouvoir offrir ces billets à 10 ou 15 €.

Il faudrait dans un premier temps que Ryanair achète les avions long-courrier qui lui font défaut pour ce type de vol. Si cette contrainte ne semble pas insurmontable pour cette compagnie qui s’est développée très rapidement dans le ciel européen, le prix proposé par Ryanair ne pourra jamais être aussi bas.

La compagnie a souvent fait des campagnes publicitaires pour des vols à 10, 5, 1, voir 0 €, en « omettant » de préciser que le passager devait payer les taxes d’aéroports, les surcharges de carburant, le transport de sa valise, le café ou le sandwich qu’il prend au cours de son vol, appeler un numéro de téléphone surtaxé pour confirmer son vol. Une somme de taxes et de suppléments plus ou moins onéreux qui fait parfois monter le prix du billet jusqu’aux nuages.

Une fois dans l’avion les hôtesses de Ryanair se transforment en véritables commerciaux en vous proposant boissons et sandwichs, mais aussi bijoux, parfums, billets de loterie ou cartes prépayées pour votre téléphone portable.

Même si la méthode peut déplaire à d’autres compagnies aériennes, Ryanair a démontré qu’elle fonctionne en Europe avec 65 millions de passagers par an sur les 145 villes desservies par la compagnie low cost.

Mais Ryanair n’a pas été épargnée non plus par la crise économique et la compagnie a annoncé une baisse de 50% de ses bénéfices. Cependant la menace de récession ne semble pas affecter outre mesure le président de Ryanair, Michael O’Leary.

Celui-ci a déclaré que la récession était nécessaire après dix ans de croissance, que la récession permet de se débarrasser « des compagnies déficitaires minables et permet d’acheter des avions moins chers ».

Parmi les concurrents de Ryanair certaines compagnies aériennes européennes connaissent des difficultés comme Air Berlin, Aer Lingus, Spanair ou Alitalia et d’autres n’ont pas survécu en faisant faillite comme Futura, LTE, Sterling ou XL Airways.

Michael O’Leary est conscient que le marché aérien est en train de se resserrer avec les rapprochements récents de Lufthansa avec Brussels Airlines et BMI, d’Air France et KLM et de la possible alliance entre Iberia et British Airways.

Pour Michael O’Leary c’est une bonne chose car il aura plus que trois grandes entités en face de lui, mettant en avant sa politique de prix cassés qui lui permet de récupérer actuellement des passagers qui quittent British Airways en raison de ses prix plus élevés.

Avec ce que certains pourraient juger de cynisme et d’autres de réalisme, Michael O’Leary fait savoir qu’il attend de savoir quelles sont les compagnies aériennes qui vont faire faillite cet hiver pour lancer de nouvelles dessertes.

Avec les perspectives de développement de la compagnie irlandaise, son Directeur pense que Ryanair pourra envisager des vols transatlantiques dans deux ou trois ans avec une flotte de 50 à 60 avions long-courrier qui desserviront des aéroports secondaires aux États-Unis, proposant des prix incroyables pour ce genre de voyage : 10 € l’aller simple entre Londres et New York, 1500 € en classe affaire !

Liens publicitaires