République Dominicaine et Haïti : deux mondes différents
Par Americas • Catégorie: InformationsAnnonce publicitaire :
Le tremblement de terre qui a dévasté une des régions les plus peuplées de Haïti est une tragédie humaine de plus pour un pays beaucoup plus défavorisé que son voisin la République Dominicaine qui partage pourtant la même île : Hispaniola.
Haïti est le pays le plus pauvre du continent américain et dont le territoire souffre d’une détérioration record avec une déforestation record de 98% de ses terres.
Avec si peu de forêts pour retenir les eaux, autant dire que les pluies diluviennes qui s’abattent chaque année sur Haïti lors de la période des cyclones et des tempêtes tropicales ont des conséquences désastreuses sur l’habitat précaire de la population.
Haïti est classée par l’ONU à la 149ème position sur 182 pays pour l’indice de développement humain tandis que son voisin, la République Dominicaine, se situe à la 90ème place.
La différence est encore plus flagrante en comparant le PIB par habitant des deux pays. Celui de la République Dominicaine est 7 fois supérieur au PIB de Haïti.
Cette différence entre deux pays aussi proches géographiquement puise ses origines dans l’histoire des deux pays.
Les problèmes sont apparus dès l’arrivée des conquistadores espagnols en 1492 sur l’île d’Ayiti, le pays montagneux dans la langue des indiens Caraïbes. Si Christophe Colomb baptisa l’île Hispaniola en raison de sa ressemblance avec certains paysages de l’Espagne, les conditions climatiques étaient très différentes entre l’est et l’ouest.
La partie ouest où se trouve Haïti était la plus désavantagée avec des sols arides tandis que la partie est de l’est de l’île, occupée par l’actuelle République Dominicaine, bénéficiait des vents et des pluies qui favorisèrent la croissance de la forêt tropicale.
Quand les espagnols poursuivirent leur conquête en allant sur le continent, les français vinrent s’installer sur l’île qu’ils appelaient Saint Domingue. La partie orientale était donc espagnole et la partie occidentale devint une possession française.
Pendant des siècles les colons français ont coupé des forêts pour y cultiver la canne à sucre et le tabac, seules richesses produites sur ce côté de l’île, alors que la partie espagnole était beaucoup moins exploitée.
Au moment de l’indépendance en 1804, Haïti était beaucoup plus densément peuplée que la partie espagnole de l’île. En se libérant du joug français les esclaves noirs, rejoints par leurs frères de couleur disséminés sur d’autres îles des Antilles, se sont isolés des grandes nations coloniales.
Cet isolement provoqua une baisse de l’activité commerciale et industrielle, obligeant la population très nombreuse à puiser davantage dans les ressources naturelles du pays.
La densité de la population haïtienne a toujours été très supérieure (le double de celle de la République Dominicaine. Aujourd’hui ce sont 9 millions d’habitants qui vivent sur un territoire d’une superficie de seulement 27 750 km², tandis qu’autant de dominicains se partagent un territoire de 48 730 km².
Une population nombreuse, des terres pauvres balayées par les cyclones et une succession de dictatures et de gouvernements corrompus ont terminé de ruiner Haïti.
A la fin du 20ème siècle le constat était consternant. Une population sans ressource vivant dans un pays criblé de dettes, des gouvernements corrompus ou impuissants face aux bandes armées qui imposent leur loi, difficile de faire avancer ce pays même avec l’aide de l’ONU.
Le manque de forêt est un des principaux problèmes de Haïti puisque seulement 2% du territoire possède des arbres alors que 80% de la population utilise le bois comme seul combustible.
Si la République Dominicaine ne connait pas ce problème, elle le doit aussi à des hommes comme le président Balaguer qui a imposé des normes dans les années 1960 pour la protection de la forêt, seul rempart contre les pluies diluviennes.
Avec ses côtes déchiquetées, Haïti n’est pas non plus favorisée pour le tourisme tandis que son voisin la République Dominicaine possède de belles et longues plages de sable fin qui attirent les touristes du monde entier.
L’essor de la République Dominicaine n’est pourtant pas très vieux. Le pays le doit surtout à des investisseurs américains qui créèrent à Punta Cana une des plus belles stations balnéaires de l’île, entre le bleu de la Mer des Antilles et le vert profond d’une végétation luxuriante qui recouvre les montagnes de l’île.
Article rédigé le 20 Jan, 2010
Ouais…c’est un peu plus compliqué que ça en vérité. Résumé que je trouve bien simpliste pour expliquer les problèmes d’Haiti. « se sont isolés » ou les « as-t-on isolé » ???