L’aéroport de Port-au-Prince est incapable de gérer la nuée d’avions qui arrivent à Haïti pour venir au secours des sinistrés du tremblement de terre du 12 janvier.

L’aéroport de Saint Domingue en République Dominicaine concentre une foule d’hommes et de femmes venus des quatre coins du monde avec l’intention d’aider les haïtiens.

Ce sont des milliers de spécialistes de la sécurité, des médecins expérimentés, de maîtres chiens, des experts en catastrophes naturelles, des infirmiers, des ingénieurs en télécommunications ou des pompiers qui déambulent dans le terminal de l’aéroport en attendant un vol qui les emmènera à Port-au-Prince pour commencer à travailler.

Le petit aéroport de la capitale haïtienne avec son unique piste n’est pas assez grand pour recevoir toutes les demandes d’atterrissages de tous les avions provenant de dizaines de lieux différents. Il ne permet que 90 atterrissages et décollages par jour.

Mais ce n’est pas le seul problème : transformé en un véritable entonnoir, les équipes de sauvetages n’arrivent même pas à débarquer correctement, encore moins les tonnes d’aide humanitaire qui arrivent du monde entier.

La piste de l’aéroport est devenu un immense parking pour des dizaines d’avions qui attendent de pouvoir redécoller vers la République Dominicaine ou d’autres destinations.

Dans le ciel la situation n’est pas meilleure avec de nombreux avions qui survolent l’aéroport en faisant des cercles pendant des heures, en attente d’un creux pour pouvoir atterrir.

Des petits avions stationnés sur le second aéroport de Saint-Domingue, l’aéroport Joaquin Balaguer, à une heure de voyage, attendent pendant des heures l’ordre de décollage provenant de la Tour de contrôle de Port-au-Prince.

A 13h00, le trafic était tel que tous les vols avaient été suspendus. On ne pouvait accéder à Port-au-Prince à partir de Santo Domingo que par la route ou en voyageant avec des hélicoptères qui font payer leurs sièges 1200 dollars.

Les retards, les annulations, les vols complets sont autant d’obstacles qui irritent des personnes décidées coûte que coûte à entrer dans l’enfer d’Haïti.

Un convoi de pompiers français accompagnés par leurs chiens sauveteurs a pris la décision de faire le chemin par la route. Des journalistes suisses ont pris l’hélicoptère, des haïtiens vivant aux États-Unis venus prendre des nouvelles de leurs siens ont eux aussi décidé de faire le chemin par la route.

Un expert de la sécurité espagnol pour l’ONU attendait lui aussi un vol qui l’amènerait de Saint Domingue à Port-au-Prince. Il était en vacances depuis deux semaines, et s’il n’avait pas été retardé à Madrid par le mauvais temps, il se serait retrouvé dans le bâtiment de l’ONU qui a été détruit par le tremblement de terre.

Il collaborait avec la police haïtienne pour arrêter les criminels qui semaient la terreur dans les quartiers les plus pauvres de Port-au-Prince. Mais ceux-ci se sont échappés de la prison, quelques 5000 prisonniers prêts à tout, voler, tuer, violer. C’est comme si Haïti était revenu 40 en arrière en une seule journée.

Aider Haïti – adresser vos dons à :

La Croix Rouge Française
Le Secours Catholique
l’UNICEF

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