Air France - Boeing 777-300

Après l’annonce de pertes sans précédent, la compagnie aérienne Air France va sans doute préparer un grand plan social en automne pour réduire ses frais.

Si on ajoute à la crise économique tous les incidents techniques que la compagnie française a du affronter ces derniers mois, Air France se retrouve aujourd’hui dans une grande dépression et doit prendre impérativement des mesures pour redresser le cap.

Pour l’exercice 2008-2009 la compagnie a enregistré une perte sans précédent de 814 millions d’euros, et l’année 2009 ne s’annonce pas sous les meilleurs augures puisqu’au dernier trimestre, d’avril à juin, le déficit s’élevait à 426 millions d’euros.

Vu la conjoncture les pertes étaient prévisibles mais personne ne s’attendait à ce qu’il soit aussi important. Un trou financier qui risque de se creuser puisque l’Agence Européenne de Sécurité Aérienne a ordonné à Air France de remplacer les sondes Pitot de tous ses Airbus A330 et Airbus A340.

Le remplacement des sondes n’était pas prévu et ce sont de nouveaux frais supplémentaires indispensables pour redonner confiance aux voyageurs après le crash du vol Rio – Paris le 1er juin 2009.

Air France est une compagnie aérienne qui était auréolée d’une image de marque, une compagnie considérée comme un des plus fiables. Mais depuis cet accident le moindre incident est amplifié dans les médias.

Pour le Président d’Air France, Pierre-Henri Gourgeon, il devient donc urgent de mettre en place un plan social de grande envergure afin de limiter la casse.

Départs volontaires, déplacements géographiques, mesures de chômage partiel, un plan qui prévoit déjà une baisse des effectifs de plusieurs milliers de personnes. Les syndicats, conscients de la gravité de la situation n’ont d’ailleurs pas hésité à signé un accord avec la direction pour mettre en place ce plan social.

Air France, comme la plupart des compagnies aériennes classiques, souffre de la chute du traffic de la Classe Affaires, 19% de passagers en moins lors du dernier trimestre, des clients qui étaient prêts à payer le prix fort pour voyager dans le plus grand confort.

Mais avec la crise les comportements changent. Les entreprises cherchent également à faire de économies et préfèrent faire voyager leurs représentants en Classe Économique. La désaffection de la clientèle Affaires se fait alors durement sentir sur les finances des compagnies aériennes.

Pour affronter la chute du nombre de passagers, Air France doit s’adapter et supprimer des vols. Il vaut mieux remplir 4 avions que faire voler 7 appareils à moitié vide sur certaines liaisons. Mais en diminuant le nombre de vols la compagnie se retrouve en sureffectif.

Pour la première fois le personnel navigant d’Air France pourrait être touché par le plan social et même les pilotes s’attendent à se retrouver au chômage partiel.

Mais le personnel navigant ne désarme pas et continue d’exiger un troisième pilote dans les avions qui n’en possèdent que deux, argumentant que le drame qui s’est produit sur le Bruxelles – New York, au cours duquel le commandant de bord était mort en plein vol, pouvait très bien se reproduire.

Si le SNPL, le Syndicat National des Pilotes de Ligne, est encore assez puissant en France pour faire plier la direction, des licenciements sont de toute façon à prévoir pour le personnel au sol.

Le plan social s’appliquerait aux 44 000 salariés au sol de la compagnie, les mécaniciens n’étant pas concernés. En chiffres, cela pourrait se traduire par 1 000 à 1 500 licenciements.

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