Les low cost prennent 24% des gains
Par Americas • Catégorie: InformationsAnnonce publicitaire :
Le 1er janvier 1914 Antony Habersack Jannus, plus connu sous le nom de Tony Jannus, réalisa le premier vol commercial entre St Petersburg et Tampa, en Floride.
Sur ce vol opéré avec un Benoist XIV il n’y avait qu’un seul passager, le maximum que pouvait transporter l’avion piloté par Tony Janus, le maire de St Peterburg Abraham C. Pheil qui paya 5 dollars pour son billet.
Le vol entre St Petersburg et Tampa n’a duré de 22 minutes et l’avion n’a pratiquement jamais dépassé les cinq mètres au-dessus du sol. C’est ainsi que naquît l’aviation commerciale.
Après la Deuxième Guerre Mondiale, l’aviation commerciale se développa grâce à l’infrastructure qu’à laissé le conflit en Europe et aux États-Unis.
C’est à cette époque que sont nées la plupart des grandes compagnies aériennes que l’on connait actuellement. Mais prendre l’avion à cette époque était du luxe.
En 1949 est apparue Pacific Southwest Airlines à San Diego, la première compagnie low cost. En réduisant les coûts opérationnels et les services les moins utiles, Pacific Southwest Airlines proposa des tarifs moins élevés de la concurrence.
Cette idée n’arriva en Europe que dans les années 80, plus précisément quand fut fondée en 1985 la première compagnie low cost du Vieux Continent, Ryanair.
Six ans après la naissance de Ryanair en Irlande, c’est au tour d’easyJet de se lancer sur le marché en Angleterre. A partir de ce moment les compagnies low cost allaient séduire les voyageurs européens.
Aujourd’hui, les compagnies low cost donnent du fil à retordre aux compagnies traditionnelles comme Air France, KLM, Lufthansa, British Airways ou Iberia qui ont vu leurs bénéfices nets s’effondrer.
A titre d’exemple, entre 2007 et 2012, le groupe Air France a vu ses bénéfices nets baisser de 189% tandis que ceux de Ryanair augmentaient de 385%.
Avec la crise économique les low cost sont devenues encore plus populaires et les écrans des aéroports donnent plus d’informations sur les vols de Ryanair, easyJet, Vueling, Wizz Air, Norwegian ou Air Berlin que ceux des compagnies traditionnelles.
Quand on examine les bénéfices bruts des compagnies aériennes en 2007 et 2012, on se rend compte comment les low cost dévorent les parts de marché, passant de 6 à 24% du total de ces bénéfices.
En 2007 c’est le groupe Air France-KLM qui dominait le marché avec 35,81% des gains, plus de 3 milliards d’euros. Il était suivi par Lufthansa avec 33,06% des gains soit 2,79 milliards de bénéfices bruts, et par ce qui serait aujourd’hui IAG (British Airways + Iberia).
A cette époque les 206 millions d’euros d’easyJet et les 353 millions de Ryanair ne semblaient pas préoccuper outre mesure les compagnies traditionnelles.
Mais les choses ont bien changé. En à peine 5 ans le bénéfice brut d’Air France a chuté de 70%, celui d’IAG de près de la moitié, tandis que Lufthansa a le mieux résisté à l’érosion avec une perte de 20% environ. dans le même temps les bénéfices de Ryanair et easyJet ont explosé.
Si en 2007 le bénéfice brut total des six compagnies atteignait les 8,439 milliards d’euros, en 2012 il n’était plus que de 5,873 milliards mais avec des parts de marché bien différentes de celles enregistrées 5 ans plus tôt.
Aujourd’hui les compagnies low cost easyJet, Ryanair et Vueling représentent 24% des bénéfices totaux des six compagnies étudiées, quatre fois plus qu’en 2007.
Si Vueling, Norwegian ou Air Berlin sont encore éloignées des compagnies traditionnelles, ce n’est plus le cas d’easyJet que l’on peut comparer à IAG ou Air France.
Quant à Ryanair le succès est indiscutable, avec une capitalisation boursière 50% plus élevée que celle de Lufthansa, la compagnie qui domine toujours les cieux européens mais jusqu’à quand ?
Presque 100 ans après le premier vol commercial de Tony Jannus les choses ont bien changé. Voler n’est plus un luxe mais c’est devenu une nécessité. Des faits que les compagnies low cost ont bien compris en faisant savoir que l’on pouvait voyager à petit prix en oubliant tout ce qui faisait le luxe des voyages d’antan.
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