La compagnie aérienne American Airlines vient d’annoncer qu’elle déposait le bilan et Gérard Arpey, PDG de la troisième compagnie aérienne des États-Unis, a démissionné.

Il y a quelques semaines des rumeurs couraient à propos d’une possible faillite d’American Airlines qui devait faire face à un vaste plan de rénovation de sa flotte d’avions vieillissant et une restructuration de sa masse salariale.

Ce mardi 29 novembre 2011 la direction d’American Airlines a annoncé que la compagnie aérienne se plaçait sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

Si la compagnie dispose d’une trésorerie de 4,1 milliards de dollars, la dette d’American Airlines se monte à 29,55 milliards de dollars, une dette monstrueuse qui l’oblige à restructurer l’entreprise en revoyant à la baisse les salaires de ses employés.

Le placement d’American Airlines sous la protection du chapitre 11 ne signifie pas pour autant que la compagnie va disparaître. Entre 2004 et 2007 les grandes compagnies américaines comme Delta Air Lines, Northwest, US Airways et United Airlines ont eu recours à cette protection pour se restructurer, tout comme Continental Airlines en 2010.

Delta a fusionné avec Northwest, United a fait de même avec Continental Airlines, et US Airways continue de voler de ses propres ailes.

En se plaçant sous la protection du chapitre 11 American Airlines va pouvoir lancer un vaste plan de restructuration en se mettant à l’abri de ses créanciers, sous le regard de la justice américaine.

Les voyageurs n’ont donc pas à s’inquiéter s’ils ont prévu de voyager avec American Airlines car la compagnie va poursuivre ses opérations grâce à sa trésorerie de 4,1 milliards de dollars.

Par contre, personne ne sait actuellement ce qu’il va se passer avec la commande de 460 avions (260 Airbus A320 et 200 Boeing 737) passée il y a peu par la compagnie américaine.

Cependant, American Airlines a besoin de ces avions pour rénover sa flotte composée en partie de nombreux McDonnel Douglas MD-82 et MD-83 et de Boeing 757-200 qui devraient être retirés des services.

Il y a donc de fortes chances que la compagnie commence par résoudre ses problèmes avec ses employés en réduisant sa masse salariale, et demande des délais pour la livraison des nouveaux appareils.

L’annonce a cependant fait du bruit puisque le titre de la holding AMR a plongé de 60% à la Bourse de New York, laissant la compagnie américaine avec une capitalisation de 663 millions de dollars, soit à peine la valeur de trois avions long courrier.

La valeur en Bourse d’American Airlines démontre une fois de plus la stupidité du système économique qui régit les entreprises actuellement puisque la compagnie dispose d’une trésorerie 6 fois plus élevée que la valeur qu’on lui attribue, un actif s’élevant à 24,72 milliards de dollars, et une flotte de 616 avions !

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