Dictateur pour les uns, père de la Révolution Cubaine pour d’autres, c’est le 25 novembre 2016 à 22h29 que Fidel Castro s’est éteint à l’âge de 90 ans à La Havane, la capitale de Cuba.
Quelle que soit l’opinion que chacun peut se faire sur le personnage, personne ne niera que Fidel Castro est un homme qui a profondément marqué l’histoire du 20ème siècle en dirigeant la Révolution Cubaine et en tenant tête à la plus grande puissance militaire et économique mondiale : les États-Unis.
Malgré son appartenance à une classe sociale aisée, Fidel Castro n’a pas hésité à s’attaquer à Fulgencio Batista qui avait pris le pouvoir à Cuba à la suite d’un coup d’état. Alors pour beaucoup Fidel Castro restera dans les mémoires comme le Guérillero qui mit fin à la dictature de Batista, aidé dans sa tâche par le légendaire Che Guevara.
Pour le peuple cubain asservi par un dictateur répondant aux intérêts des États-Unis, Fidel Castro est alors l’homme providentiel qui les délivrera de l’oppresseur, leur promettant une société plus juste où chacun pourra manger à sa faim, aura un toit et l’accès à l’éducation.
Pour Fidel Castro et Ernesto Che Guevara la Révolution Cubaine devait être un exemple dans le monde pour les peuples opprimés par les grandes puissances étrangères. Mais ces dites puissances voyaient d’un très mauvais œil ce régime apparenté au communisme, un peuple capable de s’émanciper dans une société égalitaire. Rapidement les États-Unis décrétèrent un embargo (en 1962), embargo qui isolera l’île de Cuba du reste du monde et empêchera Fidel Castro d’exporter sa vision d’une société équitable.
A la chute de l’Union Soviétique, principal allié de Cuba, Fidel Castro est de plus en plus isolé et arrivera cependant à maintenir une cohésion entre les cubains malgré la misère.
Cuba bénéficia cependant de l’aide de la Chine et du Venezuela, ce dernier fournissant à la plus grande île des Antilles une grande partie du pétrole nécessaire à ses activités.
L’homme qui au cours de sa vie a tenu tête à 11 présidents des États-Unis, survécu à 634 tentatives d’assassinat dont la plupart ont été commandités par la CIA, n’abandonnera le pouvoir qu’en 2008 au profit de son frère Raúl Castro, estimant ne plus avoir la santé pour poursuivre la lutte contre l’impérialisme américain.
Si les dernières années de sa vie ont été marquées par les accords et les tentatives de rétablissement des liens diplomatiques entre Cuba et les États-Unis, Fidel Castro aura toujours fait part de sa méfiance envers le président Obama et son administration. Pour preuve, Fidel Castro est mort le 25 novembre 2016 alors que l’embargo américain n’a toujours pas été levé à l’heure actuelle, un embargo condamné par l’ensemble des membres de l’ONU exceptés deux pays : les États-Unis et Israël.
Si des milliers d’exilés cubains se sont réjouis en Floride et principalement à Miami de la mort de Fidel Castro, pour la très grande majorité des habitants de l’île sa disparition est vécue comme un drame. Pour beaucoup, Fidel Castro était comme un père qui offrait à tous les habitants sa protection.
Cette protection, Ernesto Che Guevara en parle dans sa lettre d’adieu à Fidel Castro quand il évoque le destin de sa famille, ne laissant à ses enfants et à sa femme aucun bien matériel car il sait que l’État leur donnera de quoi vivre et être éduqués.
Malgré l’embargo, en dépit du manque de ressources pour permettre à l’île de se développer, Castro aura en effet su se faire aimer de son peuple qui s’est satisfait de ce que leur leader pouvait leur offrir.
On pourra bien sûr déplorer le manque de liberté du peuple cubain, mais pouvait-il en être autrement quand la plus grande puissance militaire du monde tentait d’asphyxier un régime qui lui déplaisait.
Cependant, sans beaucoup de moyens, Cuba a réussi le tour de force de former d’excellents médecins et de proposer leurs services dans le monde entier. Cuba peut s’enorgueillir de tenir le taux de mortalité infantile le plus bas d’Amérique Latine, une espérance de vie (79 ans) très élevée pour la région. C’est aussi un des pays où le taux d’homicide est parmi le plus bas, proche de celui des États-Unis. Les Cubains sont pour la plupart des gens très érudits, appréciant les arts, jouant souvent d’un instrument de musique et brillant dans de nombreuses disciplines sportives.
C’est de cela dont est fier le peuple cubain, un héritage de la Révolution Cubaine menée par Fidel Castro à qui ils rendent hommage aujourd’hui, pleurant leur second père de la patrie avec José Martí.
Juste après sa mort, le corps de Fidel Castro a été incinéré et l’urne contenant ses cendres a été placée dans le Mausolée de José Martí devant lequel des milliers de cubains passent pour rendre un dernier hommage au leader de la Révolution Cubaine. Ses cendres seront ensuite transportées sur toute l’île jusqu’à Santiago de Cuba où l’infatigable guérillero sera inhumé le 4 décembre 2016.